- Accueil
- Lutte ouvrière n°2929
- Scolarisation des handicapés : où sont les progrès ?
Leur société
Scolarisation des handicapés : où sont les progrès ?
« L’Éducation nationale s’est organisée et transformée pour accueillir des élèves handicapés », a déclaré le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, suite à la publication, le 16 septembre, d’un rapport sur la scolarisation des élèves en situation de handicap.
Ce rapport parle même d’un succès « indéniable ». Voilà un satisfecit qui n’est partagé ni par les enseignants et le personnel en charge de l’accompagnement de ces jeunes, ni par leurs parents, ni par les jeunes eux-mêmes.
Il souligne le fait que les effectifs des élèves handicapés en milieu scolaire ont triplé de 2006 à 2022. Mais cela ne dit rien des besoins réels. Or, à la rentrée 2024, des milliers de ces enfants se sont retrouvés sans solution de scolarisation adaptée, selon l’Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés (Unapei). « Même si de plus en plus d’enfants en situation de handicap sont accueillis à l’école, les difficultés persistent », a déclaré fin août Sonia Ahehehinnou, la vice-présidente de l’Unapei, cela en raison notamment du manque d’accompagnants (AESH). Selon l’association, pour ne citer qu’un exemple, dans l’Eure, seuls 27 % des jeunes en situation de handicap ont accès à moins de six heures de cours hebdomadaires.
Contrairement à ce qu’affirme sans rire le rapport de la Cour des comptes il n’y a pas de « recours massif » aux AESH. Bien au contraire, en 2023, on comptait 78 816 agents en équivalents temps plein, soit à peu près le double de personnel en chair et en os, pour près de 440 000 élèves handicapés scolarisés dans des établissements scolaires non spécialisés.
Quant aux classes spécifiques créées au sein des établissements scolaires afin de permettre aux jeunes, dont le handicap le nécessite, de disposer d’un enseignement adapté, leur existence est régulièrement menacée. L’Éducation nationale supprime en effet chaque année des heures nécessaires à leur maintien.
Faute de moyens suffisants, pour ces jeunes et leur famille, le simple fait de s’inscrire dans un établissement scolaire, reste un parcours du combattant.