Migrants dans la Manche  : gouvernements criminels18/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2929-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants dans la Manche  : gouvernements criminels

De nouveau, dans la nuit du 14 au 15 septembre, des migrants ont payé de leur vie leur tentative de traverser la Manche pour atteindre l’Angleterre. Leur embarcation de fortune s’est déchirée sur des rochers près de la côte. Sur les 59 passagers, huit sont morts et six autres ont été blessés, dont un nouveau-né.

Le préfet du Pas-de-Calais s’en est pris aux passeurs, dont l’appât du gain expliquerait les 46 morts dans la Manche depuis janvier 2024. Il s’est félicité de l’augmentation de 15 % des interpellations de passeurs cette année. L’État ferait de son mieux, selon lui, pour les arrêter à temps et empêcher qu’ils mènent à la mort ceux qui tentent d’échapper à la guerre et à la misère, à l’impossibilité d’avoir un avenir dans leur pays, ou qui cherchent à rejoindre leur famille.

C’est passer sous silence la responsabilité des États français et anglais. Si les migrants sont obligés de prendre toujours plus de risques pour tenter d’atteindre les côtes anglaises, c’est bien le résultat de deux politiques étatiques également criminelles. Depuis les années 2000, les autorités britanniques et françaises ont conclu un accord, renouvelé à plusieurs reprises et financé par la Grande Bretagne, pour que l’État français se charge d’empêcher le franchissement de la Manche par les migrants. Sous la pression continuelle des autorités, des policiers harcèlent les migrants qui en sont réduits à prendre toujours plus de risques. Lorsque les autorités françaises limitent l’acquisition de canots par les réseaux de passeurs, le nombre de migrants par bateau augmente, rendant la traversée toujours plus dangereuse. Comme le disait une des habitantes des côtes françaises concernées, « c’est de l’assassinat passif » que commettent les États français et britannique lorsqu’ils interdisent aux migrants la traversée légale. Le recours à la traversée par la mer est d’ailleurs la conséquence de l’interdiction de plus en plus efficace du passage par le tunnel sous la Manche. La seule réponse à ce problème serait de reconnaître la liberté de circulation et d’installation des migrants. Sous la pression constante de la démagogie anti-immigration, aucun gouvernement n’en a le courage.

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