Maroc : déploiement policier contre les migrants18/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2929-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : déploiement policier contre les migrants

Dimanche 15 septembre, des centaines de jeunes Marocains se sont regroupés pour tenter de franchir la barrière séparant l’enclave espagnole de Ceuta du territoire marocain qui l’entoure.

Pour les empêcher de passer, des centaines de policiers et autres hommes en armes ont été déployés, accompagnés de véhicules antiémeutes et de vedettes rapides destinées à poursuivre ceux qui tentaient la voie maritime. Les affrontements ont été violents, avec des blessés graves et de véritables chasses à l’homme dans la nuit de samedi à dimanche à Fnideq, ville frontalière de Ceuta. Un millier de jeunes ont été arrêtés et expulsés vers des villes éloignées de plusieurs centaines de kilomètres.

Les forces de police marocaines étaient en première ligne, contrairement à des épisodes précédents où le régime marocain avait été un peu plus complaisant car il se servait de cette « carte-migrants » pour faire pression sur le gouvernement espagnol. Du côté de celui-ci, c’était comme d’habitude la violence et la répression contre ceux qui voulaient entrer dans l’enclave.

Il s’agit en effet de rendre l’Europe forteresse hermétique dans ce bout de territoire espagnol situé en plein Maroc, conséquence de l’histoire coloniale. Pour cela, tous les moyens sont bons, avec en particulier un mur de six mètres de haut érigé tout autour de l’enclave, hérissé de barbelés garnis de lames coupantes, éclairé et gardé en permanence.

Mais plus les dirigeants européens accumulent les obstacles pour décourager les candidats à la migration, plus ceux-ci s’organisent pour les contourner. En mars 2022, plusieurs milliers de migrants africains s’étaient lancés à l’assaut du mur, et 800 d’entre eux étaient parvenus à passer en s’aidant d’échelles et de crochets qu’ils avaient confectionnés. Cette fois-ci, la proposition de « prendre d’assaut Ceuta » a été lancée sur les réseaux sociaux marocains et a été suivie par des centaines de jeunes aspirant à une vie moins dure, et prêts à affronter les policiers pour y parvenir.

Ces tentatives de passage en force ne pourront que se multiplier, car la pauvreté grandissante et l’absence de perspectives donnent l’énergie du désespoir aux jeunes qui veulent rejoindre l’Europe. Face à cela, la seule réponse répressive ne peut que conduire à plus de blessés et de morts. Les autorités européennes en portent l’entière responsabilité.

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