Écartée depuis douze ans du gouvernement, essuyant échec sur échec aux élections sur un plan national avec seulement 47 élus aux dernières législatives, la droite a finalement saisi l’occasion qui lui était donnée par Macron de revenir au pouvoir. Barnier s’est invité le 12 septembre aux journées parlementaires des LR en Haute-Savoie pour leur garantir qu’ils auraient la place qu’ils méritent dans le futur gouvernement. Ils ont en effet bien besoin d’être rassurés car la nomination d’un LR à Matignon a très vite aiguisé l’appétit des ténors du parti de droite et fait redouter aux alliés historiques de Macron d’être condamnés à la portion congrue.

L’appétit affiché par Les Républicains complique, semble-t-il, la tâche de Barnier pour former son gouvernement, car il ne peut y avoir qu’un ministre par strapontin et les candidats sont nombreux. « Chacun aura sa place », a tenté de rassurer le nouveau Premier ministre. Derrière les déclarations sur « l’intérêt de la France », les ambitions personnelles s’exposent sans fard.

Quelle que soit la composition du futur gouvernement, il penchera très à droite pour garantir sa longévité qui, à l’Assemblée nationale, dépendra du Rassemblement national. Il se montrera pour cette raison plus anti-immigrés et réactionnaire que ses prédécesseurs. Et, sans surprise, il mettra en musique la partition écrite par le patronat, dont Barnier dans sa longue carrière de responsable politique a toujours su se faire l’interprète zélé.