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SNCF : Les dessous de la nouvelle gare Saint-Lazare
Le 21 mars ont été inaugurés les nouveaux commerces de la gare Paris Saint-Lazare à Paris. Pour les cheminots, c'est un ouf de soulagement, car depuis près de huit ans, pelleteuses, marteaux piqueurs, pioches, pelles, perceuses, se succédaient de manière quasi ininterrompue. Et cela signifiait une gêne permanente, avec les bruits, les poussières, le manque d'espace au sol, aussi bien pour les cheminots que pour les voyageurs. Et si maintenant il y a plus de 10 000 m² de surface de commerces, pendant les phases travaux, les restrictions d'espace entraînaient des bousculades, des évanouissements, des interventions du SAMU.
Pour autant, les nouveaux locaux des cheminots sont plus bâclés que finis. Le local Accueil a été livré sans chauffage, une porte automatique sur deux hors service, les meubles de rangement ni commandés ni prévus. Ailleurs, il n'y a pas d'eau dans les toilettes.
Mais à vrai dire huit ans de réflexions et de travaux n'ont apparemment pas suffi non plus à garantir la sécurité pour les boutiques destinées au public. Ainsi, les services de sécurité de la préfecture n'ont pas autorisé à ouvrir les quelque trente boutiques déjà louées, sans parler des cinquante qui cherchent preneur ! Le public, quant à lui, a désormais du mal à trouver... la gare et ses guichets.
Pourtant la SNCF (Gares et connexions), Spie Batignolles (BTP) et Klépierre, dont le groupement a mené les travaux, ont festoyé. Il y a de quoi. Klépierre, un groupe spécialisé dans les centres commerciaux avec un partenariat avec Carrefour (derrière lequel se trouvent aussi la BNP-Paribas et ses actionnaires), peut se frotter les mains. En effet la SNCF renonce pour quarante ans aux loyers des boutiques, qui iront dans la poche de Klépierre. Un vrai pactole, quand on sait que la gare Paris Saint-Lazare voit transiter chaque jour quelque 450 000 voyageurs.