Laissés sans revenu : Les « PRV » de Renault s'invitent aux Champs-Élysées05/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2279.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Laissés sans revenu : Les « PRV » de Renault s'invitent aux Champs-Élysées

Le 29 mars, plusieurs dizaines de PRV de Renault, parmi ces centaines de travailleurs partis dans le cadre de l'un des multiples plans concoctés par Renault pour diminuer les effectifs, ont fait une visite surprise à leur ancien employeur. Nombre d'entre eux se trouvaient, au moment de leur départ, à quelques mois ou quelques années de leur retraite.

Seulement, après leur départ, l'âge légal a été reculé, rendant pour certains complètement caducs les savants calculs qu'avait mitonnés la direction pour leur permettre d'atteindre la retraite sans trop perdre de revenus. Pour ceux qui sont touchés, cela signifie plusieurs mois ou plusieurs années sans indemnisation correcte.

Jusqu'à présent, la direction de Renault a fait mine de ne plus les connaître. Elle ne sait proposer que des missions d'intérim, aux salaires bien inférieurs à ce que ces travailleurs touchaient auparavant. Autant dire que reprendre le travail à 59, 60 ans, dans une usine de production comme celle de Flins, n'a pas de quoi soulever l'enthousiasme.

Depuis quelques mois, ces travailleurs se sont donc organisés. Venant de Sandouville, de Flins ou d'autres sites, ils se rencontrent fréquemment, organisent des actions et déposent des recours devant les Prud'hommes.

Jeudi 29 mars, ils se sont donc invités au bar-expo chic L'Atelier Renault des Champs-Élysées, le Pub Renault. Ils ont dû entrer rapidement, avant que les portes ne se verrouillent, ce qui n'a pas tardé : Renault ne semblait pas considérer comme bienvenus, au cas où des visiteurs se présenteraient, la soixantaine de manifestants présents. Pourtant, après trente ou quarante ans passés à travailler pour le constructeur, ils espéraient être mieux accueillis. Et lorsque les manifestants demandèrent à rencontrer un représentant de Renault, surprise : aucun salarié présent, aucun responsable même, n'appartenait à l'entreprise. Même ici, la direction sous-traite pour payer le moins possible.

Tous ont donc décidé d'attendre et, comme c'était l'heure du déjeuner, des casse-croûtes sont sortis des sacs et chacun s'est installé confortablement aux tables du restaurant, désertées puisque les portes étaient verrouillées. Un en-cas aux Champs-Élysées, ce n'est pas tous les jours qu'on peut se l'offrir et chacun en a profité.

Finalement, une représentante de Renault est apparue et une délégation a été reçue, sans que de nouvelles propositions soient apportées. Guère surpris, tous sont repartis, contents de s'être fait entendre et d'avoir montré à Renault leur mécontentement.

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