À Sochaux comme dans les autres usines PSA, la baisse des ventes de véhicules est mise en avant pour justifier et faire passer toute une série de mesures contre les travailleurs. La vérité, c'est que cette baisse arrive après des années de records de production et surtout de profits. Mais cela n'empêche pas Peugeot d'indiquer clairement la couleur : les travailleurs doivent « s'adapter » et tout accepter !

Le compte rendu du dernier Comité d'établissement commence par cette précision : « Le groupe poursuit l'adaptation de sa production à la demande des marchés et la gestion rigoureuse de ses stocks. » Pour les dirigeants de PSA, les salariés font sans doute partie des « stocks », puisqu'ils ont ensuite annoncé le non-renouvellement de 350 contrats d'intérimaires. À cela s'ajoute le gel des embauches en CDI.

Ont été aussi annoncées une foule de mesures concernant les horaires de travail, plus que jamais flexibles. La journée du 6 avril sera rallongée de 55 minutes. Deux semaines de chômage technique sont prévues en avril et mai mais les intérimaires, une fois de plus, verront leur paye amputée. Dans un même atelier, certains chômeront tel ou tel jour pendant que d'autres travailleront. Le pont du 30 avril sera récupéré à l'avance les samedis 14 et 21 avril. Pour l'équipe de nuit, le 7 mai sera avancé au 4 mai, etc.

Au bilan, pour nombre de travailleurs, il y aura une augmentation du nombre de journées chômées -- mais qui sont toujours récupérables au gré de la direction. Par contre, pour les 1 600 ouvriers intérimaires qui travaillent encore actuellement à Sochaux, la menace d'être poussés définitivement au chômage se rapproche pour la plupart d'entre eux, à moins d'imposer à PSA le maintien de tous les emplois sans baisse de salaire.