Samedi 31 mars, s'adressant aux jeunes de l'UMP nommés sans rire « les jeunes populaires », Sarkozy a cité pêle-mêle Jean-Paul II, François Mitterrand et même Saint-Just, leur demandant de « ne pas avoir peur » et évoquant le « droit au bonheur ».

Mais Sarkozy n'avait rien à dire du sous-emploi, qui frappe les jeunes de moins de 25 ans dont un sur quatre est au chômage, ni de la précarité qui attend les 150 000 jeunes qui sortent de l'école sans diplôme. Pour ceux-là il avait ses habituelles paroles de mépris sur « l'assistanat » que représenterait un RSA jeune et ses appels « aux devoirs à l'égard de la France ».

Sarkozy, qui se vante de faire une proposition par jour, en avait donc une, la création d'une « banque de la jeunesse pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir une famille qui puisse les aider ». Ce serait une structure -- en fait un site Internet -- mettant en contact les jeunes et les banques et se portant caution pour la recherche d'un logement, l'obtention d'un prêt étudiant de 500 euros par mois, remboursable quand on commence à travailler, et le financement pour créer une entreprise.

Cette soi-disant idée n'a rien de neuf car, en 2007 déjà, Sarkozy avait proposé aux jeunes un tel emprunt. Mais le temps ne la rend pas meilleure : en clair, pour se loger, étudier et espérer travailler, Sarkozy propose aux jeunes de s'endetter auprès des banques. Histoire de faire comprendre à tous ce qu'est la crise de la dette ?