Valeo : trois sites victimes de la compétitivité24/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2921-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C3%2C1281%2C1663_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo : trois sites victimes de la compétitivité

L’équipementier automobile Valeo a annoncé la fermeture de trois usines visant directement plus d’un millier de travailleurs. Pourtant en 2023, le chiffre d’affaires de ce groupe a augmenté de 11 % en atteignant 22 milliards d’euros.

Les travailleurs ont appris cette attaque quelques jours avant de partir en congés. Des débrayages ont eu lieu sur au moins deux sites. Les sites visés sont ceux de L’Isle-d’Abeau, dans l’Isère (350 travailleurs), de La Suze-sur-Sarthe dans la Sarthe (270 travailleurs) et le centre de recherche de La Verrière dans les Yvelines (500 travailleurs).

L’activité de ces trois sites est très différente. En Isère, il s’agit de systèmes liés au développement de moteurs hybrides, dans la Sarthe sont produits des systèmes de gestion de la température et dans les Yvelines, il s’agit de recherches. Le fait que la direction ferme ces trois sites en même temps, alors que leurs activités ne sont pas directement liées, montre que l’annonce vise les marchés financiers et les investisseurs, en les avertissant que l’entreprise va réduire sa masse salariale et accroître ses profits. D’ailleurs, début janvier, le groupe avait fait une première annonce de 1 150 suppressions d’emplois dans le monde.

Valeo ose se justifier en évoquant le ralentissement de la production automobile en Europe. Mais ce ralentissement ne tombe pas du ciel. Il est le fruit d’une politique délibérée des constructeurs automobiles qui ont fait le choix commercial de vendre moins de véhicules mais beaucoup plus cher, en augmentant les prix et en favorisant le haut de gamme.

Les résultats ont été au rendez-vous, les groupes annonçant des records de bénéfices pour l’année 2023 : 18,6 milliards d’euros pour Stellantis ; 18,5 milliards pour BMW ; 17,9 milliards pour Volkswagen ; 14,5 milliards pour Mercedes-Benz ; 4,4 milliards pour Volvo ; 2,3 milliards pour Renault… Tous ces profits proviennent de l’accroissement de l’exploitation chez les constructeurs, les équipementiers et les sous-traitants. Les annonces de Valeo se placent dans ce contexte. Le groupe Audi vient d’annoncer la fermeture de son usine de 3 000 salariés en Belgique.

Sur chaque site menacé, les travailleurs ont raison de commencer à réagir à leur échelle. Mais pour faire reculer le patronat, c’est une réaction de l’ensemble des ouvriers de l’automobile qui serait nécessaire.

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