Saunier Duval – Nantes : 250 salariés menacés24/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2921-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C3%2C1281%2C1663_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saunier Duval – Nantes : 250 salariés menacés

L’usine Saunier Duval de Nantes, qui fabrique des chaudières et des pompes à chaleur, est détenue par les familles Vaillant et Müller, parmi les plus riches familles bourgeoises d’Allemagne et de Suisse. La direction y a annoncé la suppression de 250 emplois, soit plus du quart des travailleurs du site qui sont ainsi menacés.

Cette même direction, il y a un peu plus d’un an, se vantait de résultats record et annonçait toujours plus de production sur le site. Peu après, elle renvoyait pourtant les 200 ouvriers intérimaires de l’usine, mais les cadences, elles, n’ont jamais cessé d’augmenter. Puis est venu le temps des promesses et des annonces solennelles. À les en croire, la « conjoncture » imposait pour un temps des « décisions difficiles », ces décisions que prennent les directions et que payent les salariés. C’est ainsi que la direction a annoncé d’abord deux semaines de chômage partiel. Les périodes de chômage partiel, avec des salaires réduits à 72 % ou 84 % du net, alternèrent finalement sur les différentes lignes pendant près de six mois, jusqu’au printemps dernier. Mais, toujours, il fallait être patient et avoir confiance : la production, c’était garanti, allait reprendre dès la rentrée de septembre ! Et voilà qu’en mai, 50 premières suppressions de postes étaient annoncées. Mais la direction le promettait : « Les personnels ouvriers ne seront pas touchés... » Beaucoup d’ouvriers de l’usine se dirent alors : les employés n’ont- ils donc pas, eux aussi, des familles à faire vivre, des loyers et des factures à payer ? Et après eux, à qui le tour ?

Prudemment faite dans une usine presque vidée par les congés d’été et le chômage « maison », par une directrice, peut-être pas si sereine, nichée en haut d’un escalier et protégée de plots, de rubalise et d’une rangée de cadres, l’annonce de la suppression de 200 postes supplémentaires à la production n’a donc été qu’une demi-surprise. Une preuve de plus que les promesses de la direction n’étaient que des paroles en l’air.

Alors, quand celle-ci assure que les négociations des prochains mois permettront de trouver les meilleures solutions pour tous, il y a de quoi être inquiet et en colère. Les travailleurs de Saunier Duval peuvent s’en convaincre : ils n’auront de garantie que celles qu’ils imposeront par leur organisation et leur mobilisation. Ce ne sont d’ailleurs pas les richesses qui manquent et qui pourraient permettre de maintenir tous les emplois, elles sont accaparées par les fortunes privées accumulées sur le dos de générations de travailleurs depuis 150 ans par le groupe Vaillant.

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