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Leur société
Police : vers l’overdose
Le gouvernement, relayé par les médias à longueur d’interviews, se vante du dispositif de sécurité exceptionnel mis en place autour des Jeux Olympiques. Cette débauche de moyens policiers et militaires est déployée au nom du combat contre le risque terroriste.
Or depuis deux mois la flamme olympique se promène partout en France sans que les 1 000 à 1 500 policiers et gendarmes dépêchés chaque jour par le ministère de l’Intérieur aient eu affaire de près ou de loin à du terrorisme. Par contre ils ont empêché des manifestants qui espéraient profiter des projecteurs médiatiques pour protester, ici contre le sort réservé par l’État chinois aux Tibétains, ou là contre celui réservé par l’État israélien aux Palestiniens.
Les assignations à résidence ont aussi fleuri. D’après Darmanin elles visent « des personnes très dangereuses ou pouvant potentiellement passer à l’acte ». Or ce ne sont pas seulement des individus condamnés pour motif terroriste, ayant purgé leur peine et qui pourraient encore représenter un risque, qui sont visés par ces mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance. Ainsi un manutentionnaire de l’aéroport d’Orly, qui en tant que délégué du personnel avait défendu un collègue considéré comme « radicalisé », a été perquisitionné à 6 heures du matin et assigné à résidence du 10 juillet au 8 septembre. Son habilitation à travailler sur un aéroport, pour laquelle depuis plus de dix ans une enquête est diligentée tous les six mois sans que jamais le moindre problème ait été décelé chez lui, a été suspendue : il a perdu son travail.
La Charte olympique est remplie de mots ronflants sur les « droits et libertés », la « responsabilité sociale », la « dignité humaine » et « l’amitié et la solidarité ». Avec l’aide de la police, les Jeux sont avant tout respectueux de la raison d’État.