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- Lutte ouvrière n°2697
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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent La lutte de classe au ministère aussi !
Depuis le début de la crise sanitaire, on constate une multiplication des pressions du ministère sur les agents de l’inspection du travail, dès lors qu’ils interviennent au sujet des mesures de prévention à prendre pour protéger les travailleurs.
Certains agents ont été convoqués séance tenante par l’encadrement supérieur pour être intervenus vis-à-vis de grands groupes qui ne respectaient pas forcément les précautions sanitaires. Des mails menaçants ont été envoyés aux agents par des directeurs zélés. Le syndicat CGT a même été menacé de dépôt de plainte par le directeur général du Travail pour avoir proposé aux agents des lettres type à envoyer aux entreprises, sur les précautions sanitaires non respectées.
De son côté, le ministère a édité des guides « de bonnes pratiques » par secteurs d’activité, qui ne sont que la reprise des recommandations des fédérations patronales et visent à écarter l’application de dispositions plus protectrices du Code du travail. La ministre elle-même est intervenue publiquement, plusieurs fois depuis le 8 mars, pour dire que le droit de retrait était très rarement justifié pour les travailleurs !
Dans bien des services du ministère du Travail, aucun dispositif n’a été mis en place pour transférer efficacement les appels téléphoniques des salariés vers les agents de contrôle, qui sont pour la plupart placés en télétravail. Et pour ce qui est de leur travail sur le terrain et pour intervenir en sécurité dans les entreprises, le plus souvent, aucun moyen de protection, à commencer par du gel hydroalcoolique, n’est disponible.
A contrario, des solutions techniques et des équipes ont été rapidement mobilisées pour guider les employeurs dans leurs demandes de suspension du paiement des cotisations sociales et fiscales, pour accélérer le remboursement des crédits d’impôt, pour informer sur les prêts de trésorerie garantis par l’État auprès des banques, sur les aides des collectivités territoriales et sur les démarches pour suspendre le paiement des factures d’électricité et des loyers.
Les services de chômage partiel sont quant à eux, assaillis de demandes mais l’infrastructure informatique est très fréquemment défaillante.
Un ministère au service en priorité non pas du « travail », mais du capital !