Comme beaucoup de travailleurs d’Amazon, ils ont en particulier utilisé leur droit de retrait

Coup sur coup, le ministère du Travail et la direction d’Amazon ont déclaré que le droit de retrait n’était pas justifié. La direction a refusé de payer les salaires et fait venir des intérimaires pour remplacer les départs.

Le ministère n’y a trouvé rien à redire. Mais, sans doute pour ne pas paraître trop complice, il a rappelé qu’« Amazon devait veiller à la santé et à la sécurité de son personnel ». La ministre du travail elle-même, Murielle Penicaud, a ajouté « qu’à Amazon, tout n’était pas fait pour cela ».

Elle s’est pourtant bien gardée d’envoyer la police verbaliser les directeurs, comme le gouvernement le fait pour ceux qui sortent un peu trop dans les rues ! C’est une invitation à continuer et Amazon fait semblant d’obtempérer… Les briefings ou réunions d’équipes sont supprimés. Des repères ont été créés au sol pour inciter à garder les distances, ne pas tenir la rampe d’escalier n’est plus sanctionné, des masques sont distribués…

Le lundi 6 avril, deux nouveaux travailleurs ont été reconnus atteints du Covid-19, et affirment qu’ils n’ont pu l’être qu’au travail. La direction a alors fait appel à des « safety angels », littéralement des anges de la sécurité, « volontaires pour l’aider au rappel et au respect des règles de distanciation sociale sur le site ». Amazon a menacé de sanctionner des travailleurs qui ne respecteraient pas les gestes barrières. Toutes les 30 minutes, les haut-parleurs rappellent « qu’il faut les respecter ». On entend aussi que « les salariés volontaires bénéficieront d’une prime de mission niveau T3 », une prime proche de celles des managers ! Ces anges seraient plutôt des délateurs, les conditions étant impossibles à respecter vu les cadences !

Et pour cause, les commandes sont supérieures à la période de Noël, puisque Amazon supplée les nombreux magasins fermés. Alors, il n’y a pas moyen de ne pas se côtoyer, de ne pas se croiser.

Comme dans tous les lieux de travail, les travailleurs devraient être seuls juges de ce qu’ils peuvent accepter ou refuser.

Dans un premier temps, il faut ralentir les cadences. Il n’est pas question d’accepter de travailler les uns sur les autres. Les profits attendront, la santé d’abord !