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- Lutte ouvrière n°2697
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Dans les entreprises
Prédateurs capitalistes : les exproprier, c’est tout !
À l’heure où il est beaucoup question de relocalisations et de nationalisations – à grand renfort de cocoricos – la pénurie de matériel médical montre surtout une chose : l’aberration qu’il y a à laisser les capitalistes régenter l’économie.
Deux exemples sont particulièrement édifiants : l’usine Luxfer, dans le Puy-de-Dôme, qui produisait des bouteilles d’oxygène, et l’usine de masques respiratoires jetables Honeywell, dans les Côtes-d’Armor, qui fabriquait des masques FFP2 pliables.
L’usine Luxfer, anciennement Péchiney, a commencé à fabriquer des douilles d’obus et des bouteilles de gaz en 1939. L’usine vendait des bouteilles d’oxygène en Europe, en Asie, en Afrique, et enregistrait un bénéfice net d’un million d’euros en 2018. Las, ce n’était pas assez pour ses actionnaires, des fonds de pension internationaux, qui en la fermant en mai 2019 ont laissé 126 travailleurs sur le carreau. Une cinquantaine d’anciens se sont démenés en vain pour obtenir le droit de créer une coopérative, puis se sont relayés pour occuper le site, afin d’empêcher que les ferrailleurs ne viennent démanteler les presses. Confinement oblige, ils ont maintenant dû quitter les lieux. Plusieurs machines ont déjà été détruites à la demande de la direction. Celle-ci voulait fermer le site, mais certainement pas se retrouver avec de la concurrence dans un secteur en plein essor.
L’usine de masques respiratoires jetables Honeywell, quant à elle, fabriquait des masques FFP2 pliables. En 2009, lors de l’épidémie de H1N1, l’État français lui avait commandé des dizaines de millions de masques. Mais après cette livraison, en 2011, le site a été vendu plusieurs fois. Son dernier propriétaire, le groupe américain Honeywell, l’a fermé en novembre 2018. Et les machines ont été déjà concassées.
Des dirigeants de gauche comme Mélenchon (LFI), Chassaigne (PCF) et Faure (PS) ont lancé une pétition demandant la réouverture et la nationalisation de l’usine Luxfer. Mais, si cette pétition aboutissait, nul doute que l’État indemniserait grassement les actionnaires, qui pourraient aller placer leur argent ailleurs et, au fond, ils ne demandent certainement pas mieux.
Tout ce que méritent ces capitalistes, c’est d’être expropriés par les travailleurs, seule façon de mettre l’économie réellement au service de la population.