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Dans les entreprises
SFR : haut débit pour les profits
Les syndicats CGT et Sud ont appelé à la grève les 8 et 9 avril pour dénoncer le chômage partiel à SFR.
Depuis le 23 mars, près de 5 000 travailleurs sur un peu plus de 10 000 du pôle Télécom SFR du groupe Altice France ont été mis en chômage partiel.
Cela a provoqué un tollé car, depuis une semaine, une grande partie d’entre eux avaient été mis en télé- travail dans le cadre du confinement.
Qu’un trust aussi riche que SFR utilise l’argent de l’État pour payer des salariés dans le cadre du chômage partiel, c’est déjà choquant. Mais qu’en plus, il refuse comme bien d’autres entreprises de combler la perte de 16 % du salaire, cela devient carrément révoltant.
L’argent coule pourtant à flots dans ce groupe puisqu’Altice France a réalisé 4,2 milliards de profits pour l’année 2019, en augmentation de plus de 10 % par rapport à 2018. Si les 600 boutiques du groupe qui emploient environ 2 500 salariés sont fermées, les clients continuent toujours à payer les abonnements et l’activité a explosé du fait de l’usage massif des réseaux en cette période.
Le mécontentement de beaucoup de travailleurs est aussi aggravé par la direction de SFR qui en a tellement mis en chômage partiel que ceux qui restent en activité ont vu leurs charges de travail exploser. Du coup, ils ne peuvent même plus répondre correctement aux problèmes des clients et il est de plus en plus compliqué d’exécuter la maintenance du réseau, avec le risque que celui-ci sature.
La ministre du Travail Pénicaud a fait mine de s’offusquer un peu en disant que le recours au chômage partiel donnera lieu à des contrôles après coup. Autant dire que les actionnaires de SFR et des autres groupes capitalistes peuvent continuer à dormir sur leurs deux oreilles !