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Dans le monde
Afrique : Les mutilations sexuelles font des ravages
Dans le numéro d'octobre du journal Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l'Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI) dénoncent la barbarie que subissent de nombreuses femmes, victimes de la pratique de l'excision.
On estime à plus de 100 millions le nombre de femmes et de fillettes victimes de mutilations sexuelles en Afrique. Certaines fillettes trouvent la mort à cause des hémorragies consécutives aux blessures engendrées par ces actes. D'autres contractent des infections microbiennes susceptibles de mettre en danger leur santé durant de longues années. Lorsqu'elles s'en sortent, elles ne sont pas pour autant tirées d'affaire, puisqu'une fois mariées elles peuvent avoir des grossesses difficiles, avec le risque de mettre en danger la vie de l'enfant à naître. Dans tous les cas ces femmes sont blessées dans leur chair et subissent de manière irréversible les conséquences graves de ces mutilations.
Tel est le constat rendu public par de nombreuses ONG qui, en relation avec l'ONU, combattent ces pratiques sur le sol africain. Certaines femmes, impliquées dans ce combat, font partie de milieux aisés bénéficiant d'une certaine ouverture à la culture. Il y a parmi elles des épouses de chefs d'État en exercice ou à la retraite. La femme de Blaise Compaoré (Burkina Faso) et celle d'Alpha Omar Konaré (Mali) sont considérées dans ces milieux comme étant des figures de proue de la lutte contre ces pratiques barbares qui continuent de faire des ravages jusqu'à nos jours. Et c'est tant mieux si elles mettent leur notoriété au service d'une telle cause.
Certaines femmes qui agissent sur le terrain font part de leur inquiétude en constatant qu'aujourd'hui les exciseuses ont des téléphones portables. Elle peuvent rapidement être contactées et se déplacer à domicile. Ainsi la barbarie, que la science ne peut à elle seule faire reculer, fait bon ménage avec le développement des techniques.
Ces rites dangereux résultent de l'arriération de la société, de la misère matérielle et morale qui constitue le quotidien du plus grand nombre de femmes mais aussi d'hommes, surtout dans les campagnes.
Les classes riches et les intellectuels qui gouvernent ne se préoccupent pas beaucoup de combattre cet état de chose, parce qu'eux-mêmes, ainsi que leur progéniture ont plus ou moins les moyens d'échapper aux pratiques liées à l'arriération. Et puis il y a aussi le fait que, pour maintenir leur rang et leurs privilèges, ils se gardent de se couper des chefferies traditionnelles et autres dignitaires de temps révolus, qui véhiculent ces traditions néfastes et qui continuent d'exercer une certaine autorité dans la brousse.
La lutte contre l'oppression de la femme et contre ses expressions les plus barbares est indissociable de la lutte pour une société égalitaire, débarrassée de toute forme d'oppression et d'exploitation.