Le PS et les retraites : Un parti responsable. Devant la bourgeoisie03/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2205.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Leur société

Le PS et les retraites : Un parti responsable. Devant la bourgeoisie

Les uns après les autres, ceux des dirigeants socialistes qui envisagent de se mettre sur les rangs dans la course à l'Élysée en 2012 répètent qu'il n'est pas question pour eux de revenir, pour l'essentiel, sur la réforme des retraites que vient de faire voter l'équipe Sarkozy, Fillon, Woerth.

Ainsi Manuel Valls remet le couvert, dans une interview publiée dans le journal économique La Tribune du 29 octobre. Il appelle le PS à plus de clarté. « Nous ne devons pas nier les évidences, explique-t-il. Des raisons financières et démographiques mettent en cause la pérennité de notre système de retraites. L'augmentation des annuités de cotisation est donc inévitable. Et nous savons bien que tous ne reviendront pas aux 60 ans. » En fait, une telle précision n'était nullement nécessaire, puisque tous les porte-parole officiels ou officieux du Parti Socialiste ont répété la même chose ces dernières semaines, que ce soit Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn ou François Hollande, qui déclarait le même week-end sur France Inter que, « chaque fois que la vie s'allonge, il faut allonger la durée de cotisation ». Même Benoît Hamon, qui passe pour incarner l'aile gauche du PS, ne dit pas autre chose. Interrogé par des journalistes qui feignent de croire qu'il y aurait des divergences sur la question des retraites dans le PS, il répond : « Je ne suis pas schizophrène », et assure être sur la même longueur d'onde que son parti.

Les choses sont donc bien claires en la matière. Le PS et tous ses dirigeants, qu'ils se situent à sa droite, en son centre ou à sa gauche - en supposant que de tels positionnements signifient quelque chose - se disent en chour favorables à une retraite à 60 ans, mais avec une décote pour ceux qui n'auront pas cotisé 40 ans et demi. C'est-à-dire pour l'immense majorité des futurs retraités.

Ce projet ne se distingue guère de ce que vient de faire voter le gouvernement. Sauf que, précisent à la fois Martine Aubry, Benoît Hamon, Manuel Valls ou François Hollande, à la différence de ce que vient de faire le gouvernement, le PS, s'il revenait aux affaires, négocierait avec les partenaires sociaux. Hollande prévoit même« une séance longue de dialogue, qui devrait durer plusieurs mois ».Mais pour discuter sur quelles bases ? À partir de quelles propositions ? Et pour aboutir à quel compromis ?

Les dirigeants du PS, à qui les micros sont largement ouverts, se gardent bien de le préciser. Ce serait pourtant une bonne occasion de faire savoir aux futurs électeurs de 2012 l'intérêt qu'ils auraient à les choisir pour remplacer la majorité de droite qui règne actuellement. Bien que dans l'opposition, et avec une échéance électorale qui aura lieu dans dix-huit mois environ, les dirigeants du PS se refusent à la moindre promesse. Car, expliquent-ils, « nous sommes un parti de gouvernement, il nous faut nous comporter en parti responsable ». Mais responsable à l'égard de qui ? Pas des salariés qui ont engagé la lutte pour s'opposer aux mauvais coups de la droite. Oui le PS est responsable, mais devant la bourgeoisie, pour défendre ses intérêts.

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