Le 22 octobre, le tribunal de grande instance de Nanterre a autorisé Total à « ne pas procéder au redémarrage de l'activité de raffinage » de la raffinerie des Flandres de Dunkerque, arrêtée depuis septembre 2009. Ce jugement rend nul celui de la cour d'appel de Douai de juin dernier, qui avait au contraire condamné Total à reprendre le raffinage. Ce que Total n'avait même pas fait semblant d'effectuer. Total, n'ayant pas respecté la procédure d'information-consultation, est cependant condamné par le tribunal de Nanterre à verser 17 500 euros au Comité central d'entreprise, au Comité d'établissement et aux syndicats Sud et CGT. Le même jour, Total annonçait la transformation, comme à Dunkerque, de la raffinerie de Reichstatt (Bas-Rhin) en dépôt.

Le projet de reconversion de la raffinerie de Dunkerque prévoit pour les 367 salariés de Total des mutations dans les autres raffineries, la création d'un centre d'assistance technique, d'un centre de formation. Les travailleurs l'ont toujours refusé, ne voulant pas déménager loin de chez eux, alors que rien ne garantit qu'ils ne se retrouveront pas dans la même situation dans deux ou trois ans, pas plus qu'ils ne veulent passer une grande partie de leur temps sur les routes ou dans les trains. Et il n'est même plus question de l'emploi des 400 sous-traitants qui travaillaient régulièrement sur le site. Les collectivités locales perdront 21 millions d'euros par an de taxe professionnelle, sans compter les taxes foncières, tout ça pour que les actionnaires de Total augmentent encore plus leurs profits.

Quant au gouvernement, les seules raffineries qu'il ait tenté ces dernières semaines de faire rouvrir à coup de réquisitions et d'interventions policières, c'est celles qui étaient en grève !