Le montant des rémunérations des collaborateurs embauchés par chaque ministre vient d'être publié. Les moins payés d'entre eux émargent à 6 000 euros par mois, les plus chanceux, ceux de Matignon, du ministère des Finances et du ministère du Budget, à 15 000 euros mensuels net.

Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, a justifié ce niveau de salaire en affirmant que ces braves gens travaillaient 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, dans une totale précarité, avec un « talent » dont l'État ne saurait se priver. Pécresse évoquait sûrement leur capacité de production à jet continu des discours et des lois visant à contraindre les travailleurs à se serrer la ceinture, à reculer l'âge du départ en retraite, à supprimer chaque année des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires utiles (eux), à dresser des listes de médicaments non remboursables et d'hôpitaux à fermer, à prêcher la modération salariale (pour les autres), bref à mettre en musique l'interminable liste des attaques gouvernementales contre la population.

L'utilité de tels « talents », du point de vue de la population, est plus que douteuse. Les payer à des salaires plus proches du smic ferait peut-être changer le sens de leurs raisonnements...