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- Lutte ouvrière n°2175
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ISS Famar - Orléans : La grève fait reculer la direction
Le lundi 30 mars dernier, les 19 employés de l'entreprise ISS travaillant à l'usine Famar d'Orléans ont voté la grève à l'unanimité.
Ces travailleurs, en majorité des femmes d'origine immigrée, s'occupent principalement du nettoyage, mais assurent aussi nombre d'autres tâches. Il y a quatre ans, ils avaient par la grève empêché le licenciement de quatre d'entre eux. Mais depuis, leur patron avait réussi à diminuer les effectifs en ne remplaçant pas les départs, et ils sont aujourd'hui huit de moins pour assurer le même travail. C'est pourquoi, excédés par la dégradation de leurs conditions de travail, les grévistes revendiquaient le maintien des effectifs et un volume horaire plus important, car beaucoup travaillent à temps partiel, ainsi qu'un treizième mois.
Les grévistes sont restés toute la journée devant l'entrée de l'usine, certains jusqu'à une heure avancée de la nuit, soutenus par la présence de militants syndicaux de l'usine, de ceux de l'autre usine Famar de La Source, ainsi que de l'UL CGT.
La direction de Famar s'est alors soudain prise de compassion pour les grévistes, proposant de mettre à leur disposition un local pour être au chaud à l'intérieur. Le piquet de grève permanent donnait peut-être une trop mauvaise image à l'extérieur ? Vers une heure du matin la direction de Famar, oubliant sa sollicitude de la journée, faisait venir quatre travailleurs d'un autre site pour effectuer une partie du nettoyage, indispensable pour produire dans une usine pharmaceutique. Mais ce n'est sûrement pas à quatre qu'ils ont pu faire le travail de dix-neuf : la direction voulait surtout faire apparaître que l'usine tournait et que la grève ne servait à rien. Sauf que le lendemain les grévistes, toujours unanimes et déterminés, entamaient leur deuxième jour de grève.
Après que la direction d'ISS et de Famar se furent renvoyé la balle pendant deux jours, les patrons capitulaient sur la principale revendication : le volume horaire réclamé par les grévistes, permettant à ceux à temps partiel d'avoir des horaires mieux répartis et des salaires plus corrects.
En plus d'avoir gagné, les grévistes se sont sentis forts de leur cohésion, et aussi du soutien que leur ont exprimé un grand nombre de travailleurs de l'usine dont beaucoup, en quittant le travail, se sont arrêtés pour discuter et les encourager à tenir bon.