Les trois plus gros trusts miniers mondiaux du minerai de fer, le brésilien Vale et les anglo-australiens BHP et Rio Tinto, sont parvenus, après deux ans de négociation avec les gros clients sidérurgistes, à imposer une fixation trimestrielle et non plus annuelle des prix.

En effet le minerai de fer connaît depuis quelques années une hausse très importante et les trusts miniers veulent pouvoir modifier les prix quatre fois par an.

Il se trouve que, malgré la crise qui a fait reculer momentanément la production mondiale d'acier en 2009, celle-ci ne cesse d'augmenter cette année, surtout en Chine, qui fabrique actuellement la moitié de l'acier mondial. Les trois trusts miniers, qui se livraient jusque-là à une farouche concurrence, peuvent d'autant plus facilement se mettre d'accord pour faire flamber les prix. Rien que de très banal dans notre monde impérialiste.

Il existait jusqu'à présent deux types de marché du minerai de fer (comme pour beaucoup d'autres matières premières) : d'une part des marchés à long terme, au moins annuels, d'autre part un marché « spot » au jour le jour, ne concernant que 5 % des échanges mais avec des prix beaucoup plus élevés. La volonté des trusts miniers est d'aligner plus ou moins le prix du marché à long terme sur les prix « spots ».

On s'attend donc à une augmentation des prix, qui ont déjà plus que doublé dans la période récente, d'au moins 30 % et plus vraisemblablement de 80 % à 90 %... Cela touchera tous les objets qui contiennent de l'acier : automobiles, machines, matériel agricole, fers à béton, navires, etc., qui renchériront en fin de compte les produits de consommation. Pendant que les trusts miniers s'en mettront plein les coffres.