SNCF - La journée de grève du 6 avril : Un mécontentement plus que justifié08/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2175.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - La journée de grève du 6 avril : Un mécontentement plus que justifié

« C'est une grève incompréhensible et affligeante », a déclaré le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, à propos de l'appel de la CGT et de Sud-Rail à faire grève à partir du mardi 6 avril à 20 heures.

Évidemment, pas plus Dominique Bussereau que ses compères du gouvernement, et pas plus que Guillaume Pepy, président de la SNCF, ne peuvent comprendre combien les cheminots sont excédés de leur politique : blocage des salaires depuis maintenant des années, suppressions d'emplois, disparition de secteurs entiers comme dans le cas des triages de marchandises, menaces sur les avantages acquis avec une politique de filialisation, de sous-traitance et de cession aux industriels ferroviaires privés qui se précise régulièrement, etc. Et s'il y a bien quelque chose d'affligeant, c'est de constater combien gouvernement et direction SNCF méprisent cheminots et usagers. Car les responsabilités de la dégradation de la situation actuelle dans l'ensemble des transports par rail, qu'il s'agisse des grandes lignes (où on ne compte plus les retards, les incidents techniques, etc.) ou des lignes de banlieue (avec des rames mal entretenues, parfois vétustes, des retards, voire des suppressions de trains), doivent être recherchées du côté de ces gens-là. Et c'est pourquoi tous les cheminots qui montrent leur mécontentement ont raison, et c'est pourquoi aussi la solidarité de tous les autres travailleurs doit leur être acquise.

Certes, ce 6 avril vient après les journées du 3 février et du 23 mars derniers, c'est-à-dire après deux journées successives, mais isolées, chacune sans lendemain ni perspective. Certes, sa préparation a été surtout marquée par les rivalités syndicales entre les directions de la CGT et de Sud-Rail, les deux syndicats majoritaires à la SNCF. Certes, les revendications mises en avant sont très générales, voire inexistantes puisque Didier Le Reste, le leader de la CGT cheminots, explique que la grève a pour principal objectif d'obtenir de « véritables négociations » de la direction SNCF ! Les cheminots sont profondément mécontents et conscients qu'il faudrait trouver les moyens d'exprimer cette colère tous ensemble, de façon coordonnée et efficace. Mais la défiance vis-à-vis des directions syndicales et la certitude qu'elles ne veulent pas engager véritablement le fer contre la direction SNCF l'emportent souvent dans les esprits. Cela ne contribue pas à créer un climat favorable à une mobilisation d'ampleur. Pourtant, c'est bien celle-ci qu'il faudrait préparer, non seulement à la SNCF, mais dans toutes les entreprises du secteur public comme du secteur privé, car les problèmes d'emploi et de salaires se posent partout.

Partager