Clinique du Pont-de-Chaumes - Montauban : La grève pour la dignité et les salaires continue08/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2175.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique du Pont-de-Chaumes - Montauban : La grève pour la dignité et les salaires continue

Les travailleurs de la clinique du Pont-de-Chaumes à Montauban entamaient le 5 avril leur troisième semaine de grève. Ils sont près de 350, sur les 450 travailleurs de cet établissement, à faire grève, et la clinique est fermée depuis la fin de la première semaine du conflit. Seuls restent ouverts le service hémodialyse et les services de consultation.

Les travailleurs réclament le paiement des trois jours de carence en cas de maladie (comme pour les cadres), l'arrêt des brimades et insultes d'une partie des médecins, et un treizième mois. La colère des grévistes ne s'est pas émoussée, elle est même montée d'un cran face au refus de la direction de les entendre. D'après elle, la clinique perdrait 120 000 euros par jour, pas bien loin de ce que coûterait la satisfaction des revendications.

La grève rencontre un écho positif parmi la population. La solidarité financière s'organise, et la caisse de grève se remplit. Vendredi 2 avril, lors du débrayage réussi à l'hôpital de Montauban contre la dégradation des conditions de travail, la grève de la clinique du Pont-de-Chaumes résonnait dans l'esprit des manifestants. Ainsi, des travailleurs d'une autre clinique de Montauban sont venus au piquet de grève pour demander comment ils pourraient eux aussi s'y mettre.

Les travailleurs ont appris grâce à la grève à se connaître, ils sont heureux de se retrouver chaque jour au piquet de grève. Dans une ambiance chaleureuse, ils ont multiplié les actions : opérations escargot sur la rocade, filtrage des patients à l'entrée de la clinique, manifestations, notamment vers la préfecture. Cette dernière a imposé à la direction de la clinique de reprendre les discussions en nommant un conciliateur. La direction, qui fait mine de camper sur ses positions, lâche un petit peu à chaque nouvelle négociation, avec un jour de carence payé sur les trois et, en réponse à la demande d'un treizième mois, la rémunération annuelle garantie (RAG) augmentée de 6 à 8,33 %, le point étant augmentée de 1,4 % ; la prime de fin d'année portée de 250 à 500 euros ; l'engagement écrit de la direction de mettre fin aux comportements anormaux de certains médecins par la mise en place d'un appui extérieur sur cette question. La manoeuvre de la direction visant à décourager les travailleurs, en leur transmettant par avance leurs bulletins de paie, n'a pas eu le résultat escompté : les grévistes sont toujours aussi nombreux et déterminés.

Vendredi 2 avril au soir, la direction a fait de « nouvelles » propositions, en particulier sur le treizième mois : un tiers du salaire brut et une prime de 500 euros brut. Cela équivalait grosso modo aux propositions précédentes, mais avec des mots nouveaux. Calculette en main, beaucoup de grévistes ont vérifié que le compte n'y était toujours pas. Ils ont décidé malgré tout de se prononcer à bulletins secrets sur ces dernières propositions, durant le week-end de Pâques. Et après avoir mis celui-ci à profit pour se reposer et recharger les batteries, ils ont décidé mardi 6 avril de poursuivre leur mouvement par 307 voix sur 332. La lutte des travailleurs de la clinique du Pont-de-Chaumes continue !

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