Enseignement : suppressions de classes inacceptables15/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : suppressions de classes inacceptables

La rentrée scolaire 2023 se traduira par une avalanche de fermetures de classes dans le primaire. C’est ce que laissent prévoir les premières annonces dans tout le pays.

Le mois de février est celui où les rectorats rendent public leur plan de route pour la rentrée suivante, en particulier la liste des classes et des écoles qu’ils envisagent de fermer. Les décisions définitives seront prises en juin, mais parents et enseignants se mobilisent dès maintenant. Mardi 14 février, ceux du Val-de-Marne ont manifesté entre la préfecture et le rectorat pour protester contre la véritable saignée annoncée. 167 classes seraient fermées dans le département, ainsi que 187 à Paris, du jamais vu depuis dix ans. Ces fermetures frappent surtout les écoles situées en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Alors que les enfants des familles populaires y auraient davantage qu’ailleurs besoin d’un enseignement renforcé, les fermetures vont au contraire aboutir à l’augmentation du nombre d’élèves par classe, et donc à la dégradation des conditions d’éducation.

Ces mesures sont à l’œuvre dans tout le pays : dans la Somme, 44 classes sont menacées ; dans la Sarthe, le rectorat annonce 45 fermetures pour 22 ouvertures ; dans le Pas-de-Calais, 94 fermetures pour 21 ouvertures ; dans l’Eure-et-Loir, 55 fermetures pour 15 ouvertures. Un peu partout les protestations répondent à ces annonces, parents et enseignants se rassemblant devant les écoles menacées. Les rectorats, la calculette dans la tête, invoquent la baisse démographique, mais celle-ci n’est qu’un mauvais prétexte. Ainsi, les parents d’une école de la région de Noyon, dans l’Oise, rassemblés pour manifester, dénonçaient le fait que, pour cinq élèves en moins, leur école de 121 élèves passerait de six classes à cinq. Et de toute façon, même si baisse démographique il y a, elle devrait être l’occasion de diminuer le nombre d’élèves par classe et non de l’augmenter.

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, prétend remédier aux difficultés que rencontrent les élèves à leur entrée en sixième en y envoyant des enseignants du primaire. Les volontaires devraient accepter ce travail supplémentaire en échange d’une augmentation de salaire. Ce que Pap Ndiaye appelle un pacte n’est qu’un statut d’enseignant corvéable à merci. Si le ministre voulait vraiment remédier aux lacunes accumulées après cinq ans de scolarité, il commencerait par empêcher celles-ci d’apparaître, en cessant de supprimer des classes et de fermer des écoles.

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