Smart : la direction toujours à l’offensive02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smart : la direction toujours à l’offensive

Lundi 30 novembre, CGT et CFDT, syndicats majoritaires dans l’usine Smart de Hambach en Moselle, ont fait valoir leur droit d’opposition au projet Pacte 2020 de la direction, signé par la CGC et la CFTC, syndicats minoritaires de l’usine.

Le Pacte 2020 prévoit pour l’essentiel un retour aux 39 heures, qui ne seraient payées que 37 heures. Il a été l’occasion pour la direction de répéter jusqu’à la nausée que les salariés d’Hambach coûteraient trop cher par rapport à l’usine slovène de Renault qui produit la Twingo et la Smart 4 places.

Le groupe Mercedes, propriétaire de l’usine Smart de Hambach, se porte à merveille : il affiche un bénéfice de 6,25 milliards pour les neuf premiers mois de l’année, en hausse de 50 %. Mieux, Daimler (dont fait partie Mercedes) a en caisse une trésorerie de 19,5 milliards. Et c’est aux ouvriers qu’ils osent venir faire les poches !

Après le rejet de l’accord, la direction menace les travailleurs d’un plan B dont, à l’heure où nous écrivons, nous ne savons rien. Renvoi des intérimaires ? Plan de suppressions d’emplois ? Délocalisation ? La direction laisse courir toutes les rumeurs, faisant ainsi monter l’inquiétude et la tension dans l’usine.

Mercedes veut la peau des 35 heures, alors que l’usine n’a même pas besoin que les ouvriers de Hambach travaillent davantage. Au contraire, cela fait des semaines que ceux-ci chôment tous les vendredis, justement parce qu’il n’y a pas de travail.

En fait, Mercedes veut diminuer le taux horaire et les salaires des travailleurs. D’ailleurs, dans le même temps où la direction veut imposer le retour aux 39 heures, elle veut également que les salaires soient bloqués pendant cinq ans, ce qui équivaut à une baisse du pouvoir d’achat, parce que les factures, les impôts, les loyers, les courses dans les magasins, eux, ne sont pas du tout bloqués.

Il y a près de vingt ans, les pouvoirs publics ont déversé un flot d’argent au richissime groupe Mercedes pour qu’il implante l’usine de la Smart en Moselle. Près de 100 millions d’euros ont été offerts à l’un des plus puissants groupes industriels de l’automobile à la fin des années 1990, dont 11 millions versés par le conseil régional de Lorraine, pour qu’il s’installe à Hambach. Et depuis près de vingt ans d’autres subventions publiques ont été versées, sous prétexte que Mercedes avait créé des emplois.

Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter de nouveaux sacrifices pour enrichir des actionnaires qui ne savent plus quoi faire de leurs profits.

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