À Belfort, la grande marche pour le climat devait avoir lieu dimanche sur le site du Malsaucy, près de la ville. Ce site, d’habitude réservé aux Eurockéennes, était préparé depuis des semaines par des bénévoles et la marche devait dénoncer les conséquences du réchauffement climatique sur l’environnement. Pas de marche pour le climat à Belfort donc, mais un marché de Noël maintenu à Montbéliard, où se trouvent des centaines de commerçants et des dizaines de milliers d’acheteurs potentiels. La sécurisation d’un rassemblement pendant 2 h 30 serait-elle plus délicate à assurer que celle des marchés de Noël qui attirent des milliers de personnes et durent un mois ?

Même scénario dans la Somme. La préfecture a autorisé le rassemblement organisé par la mairie d’Amiens contre les attentats, ainsi que la tenue du marché de Noël regroupant 130 chalets sur deux kilomètres et attirant des milliers de clients pendant un mois. Mais elle a invoqué l’état d’urgence pour faire taire les écologistes et les syndicats qui voulaient manifester dimanche 29 novembre pendant une heure à l’occasion de la COP 21.

À Annecy, l’État serait-il en guerre... contre les retraités ? La manifestation prévue le mardi 24 novembre pour la revalorisation de leurs pensions a été interdite par la préfecture. Mais ni les marchés de Noël ni la grande foire annuelle de la Saint-André, qui drainent au même moment des milliers de badauds, n’ont été interdits. Les affaires sont les affaires et les commerçants ont été entendus.

Comme on peut le voir, l’état d’urgence est à géométrie variable.