Le FMI et la BCE au chevet de la Grèce : Le noeud coulant se resserre01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

Le FMI et la BCE au chevet de la Grèce : Le noeud coulant se resserre

Les émissaires du FMI, de la Banque centrale européenne et de l'Union européenne devaient se réunir à Vienne, mercredi 1er juin, pour statuer, une fois de plus, sur la crise financière grecque. En effet le « plan de sauvetage » élaboré par ces mêmes institutions en mai 2010, s'il a conforté les créanciers de la Grèce, n'a en rien sauvé ce pays de leurs griffes.

Comme tous les États du monde, l'État grec est obligé d'emprunter pour financer ses besoins courants et pour rembourser les emprunts en cours. Mais, avec la crise, en Grèce comme ailleurs, les besoins de subventions des capitalistes ont augmenté alors que les revenus des États ont diminué. De là découle l'explosion générale des dettes publiques, les gouvernements ayant évidemment choisi d'emprunter plutôt que de modérer l'appétit des possédants.

Les banquiers prêtent plus facilement aux princes qu'aux manants et quand l'Allemagne ou la France se finançaient à 2 % l'an, il en coûtait le double à la Grèce. Mais, le pays s'enfonçant dans la crise et l'État s'appauvrissant en raison même du plan d'austérité censé le sauver, chaque nouvel emprunt lui coûte plus cher que le précédent : fin mai la Grèce empruntait à 17 % l'an, sur dix ans et à 22 % l'an sur deux ans. Autant dire qu'elle ne peut plus emprunter et que la faillite est proche. Les spéculateurs qui ont parié depuis des mois sur cette faillite, et l'ont de fait organisée, ramassent le gros lot, tout en risquant de plonger les travailleurs grecs dans la misère totale.

De tels épisodes qui voient quelques groupes financiers mettre un pays à genoux sont, si l'on ose dire, monnaie courante. En temps normal, ils n'empêchent pas de dormir le FMI, l'Union européenne et les gouvernements des grandes puissances. Mais la crise financière de septembre 2008 a montré la fragilité de l'économie capitaliste qui risque de s'effondrer en cas de choc. De plus la Grèce fait partie de la zone euro et c'est donc la monnaie européenne, instrument des groupes capitalistes français et allemands, qui est attaquée. Enfin les grandes banques européennes possèdent, directement ou par l'intermédiaire de leurs filiales locales, un gros paquet de créances qu'un défaut de paiement de la Grèce dévaloriserait immédiatement. Notons qu'une même grande banque européenne peut à la fois spéculer sur la faillite de l'État grec par l'intermédiaire d'un de ses fonds de placement et faire pression sur la BCE pour que la Grèce soit sauvée de la faillite, de sorte que ses créances sur cet État soient garanties.

En outre, du fait de l'existence de l'euro, de l'imbrication des économies européennes et de l'appétit des spéculateurs, une faillite de la Grèce, même organisée par les autorités européennes, risquerait d'entraîner celle d'autres pays, l'Irlande, le Portugal, voire l'Espagne, l'Italie ou la Belgique, pour commencer.

La bonne solution, pour les gouvernements des grandes puissances européennes, serait donc que les travailleurs grecs acceptent sans rechigner de se laisser étrangler pour payer la dette creusée pour leurs capitalistes et que les travailleurs des autres pays d'Europe regardent la curée sans comprendre que c'est aussi le sort qui leur est promis. Eh bien, ils n'y sont pas prêts !

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