Le maire de droite de Barcelone, élu le 22 mai, et le gouvernement de la Généralité avaient décidé de vider la place de Catalogne pour, disaient-ils, éviter les incidents avec les supporters du club de football F C Barcelone.

Vendredi 27 mai, 500 mossos d'esquadra (les CRS catalans) ont donc attaqué les « indignés » qui occupaient leur campement, renversant les tentes, s'emparant des ordinateurs portables et tabassant tous ceux qui étaient là. Mais très rapidement plusieurs milliers de personnes ont rejoint la place, prévenues par les réseaux sociaux qui envoyaient des images des charges de la police.

Les mossos se sont alors retrouvés coincés entre ceux qui arrivaient et les 350 derniers qui occupaient la place. Ils ont chargé, tiré des balles de caoutchouc en l'air et fait une centaine de blessés. Tout cela était suivi quasiment en direct dans les campements des « indignés » des autres villes. Si bien que, ce jour-là, non seulement les manifestations de protestation se sont multipliées, mais il n'était plus question pour personne de lever un seul campement, « au moment où les camarades de Barcelone se faisaient tabasser ».