SNCF : la grève des contrôleurs21/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2899.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : la grève des contrôleurs

Les contrôleurs SNCF étaient appelés à la grève du vendredi 16 au dimanche 18 février à l’échelle nationale à l’appel du CNA, le Collectif national Asct (autre nom des contrôleurs) avec le soutien des syndicats, en particulier la CGT et Sud-Rail. Elle a été largement suivie, à hauteur de 70 %.

Ce collectif, apparu à l’automne 2022, avait déjà organisé par les réseaux sociaux une grève en décembre 2022. Elle s’était largement propagée à la base, atteignant près de 80 % de contrôleurs à l’échelle nationale. La direction avait alors lâché une prime et certaines revendications catégorielles.

Mais le pouvoir d’achat a continué sa chute libre, car la SNCF n’a accordé que 1,8 % d’augmentation générale des salaires aux cheminots pour 2024 après 2 % en 2023, bien en dessous de la hausse des prix.

Chez les contrôleurs, comme dans l’ensemble des cheminots, le mécontentement grandit. La SNCF a lâché une prime exceptionnelle de 400 euros, mais il faudrait une telle augmentation chaque mois. C’est pourquoi ils revendiquent une augmentation de la prime mensuelle de travail, son intégration dans le salaire, permettant sa prise en compte pour le calcul de la retraite et son maintien en cas de maladie.

Nombre de contrôleurs ne pourront finir leur carrière dans le même poste. Pour raisons de santé et du fait du recul de l’âge de la retraite, ils sont de plus en plus nombreux à être « descendus de train », perdant alors une grande partie de leur rémunération constituée de primes. Ils demandent donc aussi un aménagement en fin de carrière afin de ne pas voir leur salaire brutalement amputé.

Les conditions de travail se dégradent en raison des suppressions de postes continuelles, d’embauches largement insuffisantes et de l’augmentation du cadencement des trains. Ils réclament donc de l’embauche, à commencer par celle de tous leurs collègues en CDD ou intérimaires.

La grève a été un succès, paralysant une grande partie du trafic ferroviaire, malgré les pressions de l’encadrement, le remplacement de grévistes par des chefs, prouvant une nouvelle fois que sans les travailleurs, rien de fonctionne.

Contrairement au mouvement de décembre 2022, cette fois-ci des assemblées générales se sont tenues. Si aucune autre action n’est encore fixée, le CNA et les syndicats disent être dans l’attente de nouvelles « tables rondes » avec la direction au mois de mars pour décider d’une nouvelle grève.

Les aiguilleurs prévoient aussi une grève le week-end du 24-25 février. Dans tous les secteurs, le problème des salaires est posé. C’est bien une lutte d’ensemble qu’il faut préparer.

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