Renault – Douai : recruter ne veut pas dire embaucher, nuance !21/02/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/02/P12-2_Renault_Douai_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Douai : recruter ne veut pas dire embaucher, nuance !

« L’usine Renault de Douai recrute 750 nouveaux salariés pour fabriquer des voitures électriques ». Cette annonce a été faite le 7 février par le directeur d’Ampère, le groupe dédié à l’électrique créé par Renault et dont l’usine de Douai, dans le Nord, fait maintenant partie.

Illustration - recruter ne veut pas dire embaucher, nuance !

Selon le directeur, l’usine allait s’appuyer sur France Travail (ex-Pôle emploi) pour attirer des nouveaux salariés. Tout le monde peut postuler, disait-il, nous visons 30 % de femmes, et un tiers des emplois seront pour des allocataires du RSA. Après des tests de dextérité, ils auront sept semaines de formation, puis seront intégrés aux équipes. Il ajoutait qu’il travaillerait sur « l’écosystème », en contactant des bailleurs sociaux pour loger les nouveaux arrivants, en leur trouvant des microcrédits pour acheter une voiture en leasing. Il veut aussi organiser des visites de l’usine, en ayant recours à des « coachs sportifs » pour préparer les nouveaux salariés à l’effort. Autant dire que Renault attend d’eux des performances…

Le lendemain déjà, la presse locale chantait les louanges de Renault. La Voix du Nord titrait : « Embauches, Renault Douai passe la seconde » en faisant référence aux 500 recrutés de 2023. Mauvais exemple : 100 d’entre eux seulement avaient fini par être embauchés...

Pour les 750 recrutements de 2024, on est loin aussi. 250 seront des intérimaires, corvéables à merci mais pas embauchés. Les 500 autres auront un contrat d’un an renouvelable seulement une fois pour six mois. D’ailleurs, fin 2023, près de 1 000 contractuels qui étaient dans l’usine depuis 18 mois ont été renvoyés, alors qu’ils connaissaient bien le travail et que beaucoup d’entre eux souhaitaient être embauchés… Mais non, place à 750 nouveaux qui ne seront sans doute pas mieux traités.

Il n’y aura peut-être pas beaucoup d’embauchés au bout des 18 mois, mais il est sûr qu’ils seront tous mal payés. À la création de RenaultElectriCity, qui est devenu Ampère aujourd’hui, Renault avait négocié de « nouveaux accords », signés par tous les syndicats sans exception alors qu’ils étaient des reculs. L’un d’eux était la possibilité de recruter de nouveaux salariés en les payant moins que ceux déjà arrivés. Et on y est, et ces nouveaux salariés seront payés juste un peu au-dessus du smic.

Renault vient d’annoncer de très bons résultats pour ses profits de 2023, mais ce n’est pas pour la feuille de paye. L’exploitation doit continuer !

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