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Leur société
La collecte des ordures ménagères : Un service public qui rapporte beaucoup au privé
Un rapport de la Cour des comptes publié ce mois-ci épingle l'augmentation des taxes sur le ramassage des ordures ménagères. Entre 2001 et 2008, elles ont augmenté de plus de 60 %, pour un montant d'environ 5 milliards d'euros. Les coûts continuent d'ailleurs à augmenter, de 6 % par an, avec de très fortes disparités, du simple au triple, selon les communes ou groupements de communes.
Pour les ordures ménagères comme pour l'eau, les transports en commun ou d'autres services publics qu'elles n'ont pas les moyens de réaliser directement, la grande majorité des communes du pays s'en remettent à des entreprises privées, qui se font rétribuer en laissant aux municipalités le soin de répercuter sur la population ces charges par le biais des impôts locaux ou de taxes spécifiques.
En fait, si les coûts de collecte des ordures ménagères sont aussi importants, c'est parce que des groupes capitalistes comme Suez (dont la SITA et la Lyonnaise des eaux sont des filiales) ou Veolia considèrent le ramassage des déchets ménagers d'abord comme une façon de s'en mettre plein les... bennes. Et pour tirer le maximum de profits de leur activité, ils dictent leurs conditions aux municipalités, qui n'ont souvent pas d'autre possibilité que de passer par leur intermédiaire pour faire enlever et surtout traiter les ordures ménagères.
La Cour des comptes relève également que le prélèvement de la taxe, payée en même temps que les impôts locaux par plus de 90 % de la population, manque de transparence. Certes, les hausses répercutées sur la population dépendent des choix des élus, plus ou moins soucieux des conséquences pour le budget des familles. Mais dans le calcul de cette taxe, devant en principe couvrir les coûts d'élimination des déchets, « de nombreux facteurs échappent au contrôle des collectivités », explique le rapport. Et il poursuit : « Les collectivités et leurs groupements rencontrent de réelles difficultés dans leurs relations avec leurs prestataires privés, qu'ils contrôlent insuffisamment. » C'est le moins qu'on puisse dire !
Ainsi les portefeuilles de la population sont nettoyés plus encore que les rues par ces entreprises capitalistes qui ont transformé un service public -- celui de la propreté -- en une activité au service d'abord et avant tout de leurs intérêts privés.