« Il y a un médecin scolaire pour 10 000 mômes : à qui veut-on faire croire que ça va fonctionner ? » s'indigne un responsable de la FCPE de Seine-Saint-Denis. Dans ce département peuplé, cinquante postes sont prévus, ce qui est déjà peu, mais seulement la moitié ont été pourvus à la rentrée.

Alors, pour protester contre cette situation, la FCPE a décidé d'en appeler... à l'ONU, demandant à cet organisme d'envoyer des organisations humanitaires en Seine-Saint-Denis ! « Des ONG interviennent efficacement aux quatre coins du monde, elles doivent être capables de faire quelque chose dans notre département », dit-il.

Cet appel un peu provocateur a évidemment peu de chances de recevoir une réponse. Mais il a le mérite d'attirer l'attention sur la situation sanitaire dans ce département populaire. Avec l'augmentation de la pauvreté, on y assiste à une recrudescence inquiétante de la tuberculose, et de nombreux parents, qui n'ont pas les moyens de conduire leurs enfants chez un généraliste, et encore moins lorsqu'il s'agit de médecine préventive, aimeraient pouvoir compter sur l'école pour effectuer les dépistages, ce qui est le rôle d'un médecin scolaire.

Pour se justifier, l'inspecteur d'académie a dit que la courbe démographique de la médecine scolaire suivait celle des généralistes. Or ce département, qui n'est ni riche ni situé sur un littoral ensoleillé, manque lui aussi cruellement de médecins. Les déclarations de l'inspecteur évoquent un serpent qui se mord la queue.