Médico-social – Clermont-Ferrand : en lutte10/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P12-2_Clermont-m%C3%A9dico-social_devant_la_pr%C3%A9fecture_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C143%2C558%2C457_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Médico-social – Clermont-Ferrand : en lutte

Jeudi 4 avril, à l’appel d’une intersyndicale CGT, FO et SUD, les salariés du secteur sanitaire et médico-social de Clermont-Ferrrand ont débrayé et se sont retrouvés à plus d’une centaine devant les marches de la préfecture.

Illustration - en lutte

Venus de plusieurs associations, hospitalière psychiatrique, structures d’accueil et hébergement d’urgence, associations de protection de l’enfance ou encore de foyers pour personnes fragiles, ceux qui ont pris la parole ont dénoncé des conditions salariales et de travail qui se dégradent de façon dramatique. Cet appel faisait suite à la volonté du gouvernement et des directions de remplacer les conventions collectives de ce secteur par une convention unique. Il s’agit bien entendu de faire des économies, puisque le gouvernement a annoncé fin février un plan d’austérité avec 1 milliard de crédits en moins pour cette branche. Un orateur a comparé cette économie avec les profits record annoncés pour les entreprises du CAC 40, plus de 140 milliards, en interrogeant sur la société qui privilégie les actionnaires et qui se moque des personnes les plus fragiles.

Un travailleur de l’Association hospitalière Sainte-Marie, établissement psychiatrique de 1 000 salariés, a parlé des 50 métiers actuellement payés au smic, des dizaines de suppressions de lits et des primes d’attractivité ou autres « mesurettes » qui n’empêchent pas les démissions. Ils revendiquent 2 000 euros minimum et 500 euros d’augmentation de salaire immédiate. Des employés de différentes associations ont insisté sur le management qui les somme d’obéir à tout et sans rien dénoncer sur la place publique. Par exemple, dans un service de la protection de l’enfance, sur 50 salariés, 23 sont en arrêt de travail et il y a eu une tentative de suicide : la travailleuse parlant au micro était tellement touchée qu’elle avait du mal à s’exprimer. Les exclus du Ségur, scandant : « Il est loin le temps des applaudissements », revendiquent la prime pour tous ceux qui ont travaillé pendant la pandémie du Covid.

Récemment, une jeune fille mineure a été retrouvée morte dans un hôtel proche de la ville. Un travailleur a rappelé qu’on en arrive à ce drame en privilégiant des structures hôtelières en lieu et place de structures d’accueil et a insisté sur les délais de prise en charge qui se comptent en mois voire en années, pour l’accompagnement et le placement des mineurs.

Tous ont pu mesurer combien les situations qu’ils vivent dans leurs établissements sont semblables et la nécessité de répandre la revendication d’un plan financier d’urgence pour tout le secteur.

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