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Leur société
Inondations : des catastrophes qui ne sont pas liées qu’au climat
Plusieurs centaines de localités du Centre-Val-de-Loire et d’Île-de-France en partie inondées, des dizaines de milliers d’habitants privés d’électricité et d’eau potable pendant plusieurs jours et dont les habitations ont été endommagées, plus d’un milliard d’euros de dégâts, tel est le bilan provisoire d’une semaine d’inondations.
Bien sûr le niveau des pluies a été exceptionnel et particulièrement problématique, sur des sols déjà détrempés, et au printemps, une saison où les lacs de réservoirs pour faire face aux crues sont déjà pleins. Mais cela ne suffit pas à expliquer l’ampleur des dégâts et des drames vécus par beaucoup de petites gens qui auront bien du mal à se faire indemniser.
Les inondations sont un risque majeur en France. Depuis des décennies ont été mis en place progressivement des systèmes de prévision, des cartes détaillant les zones inondables, des modèles informatiques pour suivre la montée des eaux en cas d’événements climatiques exceptionnels, des plans d’évacuation au niveau des communes les plus exposées, et même de nouvelles règles d’urbanisme pour prendre en compte les risques d’inondation.
Mais toutes ces mesures plus ou moins contraignantes se heurtent d’abord aux moyens limités des collectivités territoriales, qui n’ont pas les possibilités financières d’entretenir toutes les digues nécessaires, de préserver les zones d’épandage ou de faire construire les bassins de rétention indispensables en cas de crue importante. Cela est d’autant plus vrai dans une période où l’État réduit les transferts budgétaires à leur disposition et les contraint à des économies sur tous les services utiles à la population.
Toutes les connaissances accumulées par les études scientifiques et les systèmes d’alerte et d’évacuation des populations pour mieux faire face aux risques se concentrent sur la gestion des inondations une fois qu’elles sont effectives. Les mesures à plus long terme, d’interdiction d’installation dans les zones inondables et de relocalisation de nombreuses activités se heurtent à la logique du profit. Les terrains proches des cours d’eau sont des enjeux fonciers pour les promoteurs, la prise en compte des risques est un coût inutile pour les spéculateurs. C’est la dynamique même du capitalisme qui mène à l’occupation anarchique du territoire et aboutit à prendre des risques avec la sécurité des habitants.