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Leur société
Les inégalités ne prennent pas de vacances
Ce n'est pas le mauvais temps qui explique que les chiffres du tourisme pour juillet sont en baisse dans de nombreuses régions mais la crise avec la baisse des revenus qui l'accompagne. Déjà en 2013, seulement 57 % de la population étaient partis en vacances contre 59 % au début des années 1980 et 66 % dans les années 1990. Et « partir en vacances » est un bien grand mot. Pour les statisticiens, sont comptabilisés comme étant des vacanciers ceux qui quittent « le domicile au moins quatre nuits consécutives », ce qui recouvre donc des « vacances » très différentes.
Derrière les chiffres globaux, la réalité varie aussi d'une catégorie sociale à l'autre. 71 % des cadres supérieurs partent tous les ans contre seulement 41 % des ouvriers. Un tiers des foyers aux revenus inférieurs à 1 200 euros mensuels sont partis en 2013, quand ils étaient 44 % en 1998 à pouvoir encore le faire. L'Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (entre 5 et 19 ans) estime que trois millions d'enfants ne partent pas en vacances et que deux millions (15 %) ne passent pas une seule nuit dans l'année hors de chez eux. Pour tous ceux dont les parents ne travaillent pas dans de grandes entreprises et ne peuvent bénéficier des aides des comités d'entreprise, il reste celle de la Caisse d'allocations familiales, des municipalités ou de diverses associations, qui toutes n'ont pas les moyens de faire partir tous les enfants qui en auraient besoin. Et ce d'autant moins que les politiques d'austérité amputent dans ce domaine également les moyens qui seraient nécessaires.
Le ministère de la Ville prétend permettre à tous de « profiter de la pause estivale », mais lui-même annonce ne pouvoir accueillir que 1,3 million d'enfants dans les divers séjours collectifs sur les trois millions de « non partants ».
C'est dire que dans le domaine des vacances comme dans les autres, le gouvernement socialiste ne fait qu'accompagner la montée des inégalités, quand il ne la favorise pas.