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- Lutte ouvrière n°2912
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Dans les entreprises
SNCF : la flamme de la grève
Mardi 21 mai, les syndicats CGT, Sud-Rail ainsi que des sections locales de Force ouvrière et de l’UNSA appelaient à la grève les cheminots d’Île-de-France, revendiquant l’augmentation de la prime pour les Jeux Olympiques et celle des salaires.
À la différence de différents mouvements récents, les cheminots étaient appelés tous métiers confondus. La participation à la grève a été impressionnante. Sur les lignes D et R par exemple, le pourcentage de grévistes était de 90 % chez les conducteurs et de 67 % chez les contrôleurs, selon Sud-Rail. Les taux de grévistes étaient aussi très élevés sur les différentes lignes de la région parisienne, y compris dans des secteurs moins habitués à de tels taux, comme les postes de circulation de la région de Paris-Nord.
Conséquence : de nombreuses lignes fonctionnaient à service très réduit : un train sur cinq sur la ligne D du RER, deux trains sur cinq sur la ligne C, mais seulement aux heures de pointe. Le service était interrompu sur certaines portions de ligne ou en heures creuses. Dans les assemblées et rassemblements, ce jour-là, on pouvait voir de nouvelles têtes, en particulier de nouveaux embauchés, comme à la gare du Nord.
Les entreprises de transport et autres marchands du temple olympique se frottent déjà les mains et la panse à la perspective des dix millions de touristes prévus cet été et des 10 milliards d’argent public engagés. Mais il n’en va pas de même pour les travailleurs des transports qui vont subir le report des congés, la modification des horaires et la dégradation des conditions de travail. Ainsi, 4 500 trains supplémentaires sont prévus dans la région parisienne durant le mois d’août, mais pratiquement sans embauche. Les temps de maintenance des rames doivent être encore raccourcis. Quant aux billets, il est maintenant prévu leur vente itinérante sur les quais en période d’affluence !
La SNCF prétend compenser ce chaos par une misérable prime de 50 euros brut par jour travaillé dans la période des JO. De nombreux cheminots estiment qu’ils n’ont aucune raison de faire les frais de ces JO. Ils ont considéré, comme le disait le baron de Coubertin, que l’essentiel était déjà de participer… à cette grève.
Évidemment, à l’annonce de ce mouvement et surtout de son succès, l’habituel concert antigrève et anticheminots s’est déchaîné. Valérie Pécresse, présidente de la région, a jugé cette mobilisation indéfendable, comme si elle avait déjà défendu une grève. Marion Maréchal Le Pen, a déclaré qu’il « faut durcir les conditions du droit de grève » et « interdire la grève au moment des vacances scolaires et des jours fériés dans la fonction publique ». À vrai dire cette grève n’a pas eu lieu un jour férié, ni au moment des congés scolaires, mais, pour l’extrême droite, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse antiouvrière.
Ce cénacle de serviteurs empressés de la grande bourgeoisie trépigne et s’étrangle d’indignation chaque fois que des travailleurs réclament leur dû. .