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- Lutte ouvrière n°2934
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Dans les entreprises
Saunier Duval – Nantes : première journée de grève contre leslicenciements
Dans cette usine de pompes à chaleur et de chaudières du groupe Vaillant, 225 des 750 salariés sont menacés de licenciement, dès le début de l’année 2025.
Lundi 14 octobre, à l’appel des syndicats, la quasi-totalité des travailleurs de l’usine se sont mis en grève contre le plan de la direction. Pour au moins 150 d’entre eux, cela a aussi été l’occasion de se réunir, dès 5 h 20 et tout au long de la journée, devant les portes de l’usine, de s’y faire voir et de recevoir les marques de soutien de travailleurs des entreprises voisines et d’anciens travailleurs du site, venus pour l’occasion.
Dès mai- juin 2023, alors que le groupe Vaillant se vantait encore de ses résultats (3,7 milliards de chiffre d’affaires en 2023, un record), 200 intérimaires avaient été renvoyés de l’usine de Nantes. Puis, pendant six mois, jusqu’au printemps dernier, les périodes de chômage partiel se sont succédé. La direction a déclaré ensuite son intention de supprimer 50 postes, essentiellement dans les services de support et de R & D, avant d’annoncer en juillet dernier, à la veille des congés, la suppression de 200 postes supplémentaires dans les ateliers, et de 700 au total en Europe. La direction de Saunier Duval s’était donc préparée de longue date, soufflant le chaud et le froid, jouant du chômage partiel en même temps que de l’augmentation des cadences, alternant promesses mensongères et vrais mensonges, tentant de profiter des inquiétudes pour instaurer une discipline de caserne dans l’usine.
Cette première journée de grève, lundi 14 octobre, précédée le mercredi 9 d’un débrayage déjà très majoritairement suivi, est donc pour les travailleurs de Saunier Duval une étape dans l’épreuve de force qui a commencé. Tous ont vu que, pour une journée déjà, ils pouvaient « s’y mettre tous ensemble ». Réunis devant l’usine, libérés par cette journée de grève, ils ont pu aussi discuter de leurs inquiétudes pour l’avenir et de leur colère d’être traités en chair à produire, bons à prendre et à jeter au bon vouloir des patrons. Ils ont aussi pu réfléchir ensemble aux sales coups passés, présents et à venir de la direction.
Celle-ci a fait preuve d’un mépris insultant, par exemple quand elle a osé proposer des miettes pour les départs volontaires : 3 000 euros, soit le prix de vente de l’une des 450 chaudières assemblées quotidiennement dans l’usine. Ou encore, parmi d’autres mensonges et provocations, on entend que la cause des licenciements en France, après ceux dans les usines du groupe en Allemagne et en Turquie, serait la production faite en Slovaquie. C’est une manœuvre pour tenter, sans guère de succès, de détourner la colère et couvrir ceux qui dictent véritablement la loi à Saunier Duval et qui tirent leur fortune de l’exploitation de travailleurs de tous les pays ; autrement dit, les familles Vaillant et Müller, multimilliardaires parmi les plus riches familles bourgeoises d’Europe.
Ce serait pour ceux-là qu’il faudrait sacrifier des centaines de familles ouvrières ? Les travailleurs de Saunier Duval n’ont décidément aucune raison de l’accepter alors qu’ils ont commencé, lors de cette première journée de grève, à discuter de ce qu’ils veulent obtenir, et de comment se donner les moyens de l’arracher,