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- Lutte ouvrière n°2934
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Dans les entreprises
Sanofi – Compiègne : des garanties, quel que soit le repreneur !
À Sanofi Compiègne, à partir du jeudi 17 octobre, les ouvriers ont fait grève ou ont débrayé pendant trois jours, suite à la vente de la filiale Opella, dont fait partie l’usine.
Cette filiale est très profitable mais Sanofi veut faire encore plus de profits et veut se recentrer sur les activités qui dégagent des marges à plus de 30 % !
Cela fait un an que les travailleurs savent que l’usine va être vendue. Il y a quelques semaines, les noms de deux candidats à la reprise étaient connus : soit un fonds d’investissement de la BNP Paribas allié à des fonds canadiens, singapouriens et d’Abou Dhabi, soit un fonds de pension venant des États-Unis. Dernièrement, on a su le nom de celui auquel les actionnaires de Sanofi (dont le plus important est la famille Bettencourt) vont vendre Opella : ce sera l’américain CD&R. C’est alors que les syndicats ont, pour la première fois, proposé de débrayer jeudi 17 octobre, deux heures en fin et en début de poste.
Ce jour-là, les ouvriers se sont retrouvés devant l’usine à plus d’une centaine, devant de nombreuses caméras. Les responsables syndicaux et politiques venus pour l’occasion ont surtout entonné les refrains patriotiques, François Ruffin déclarant même qu’il était là pour « défendre l’intérêt supérieur de la nation ». Mais parmi les travailleurs, les discussions exprimaient la méfiance envers les assurances de Sanofi qui prétend que la vente ne changera rien. Le futur repreneur cherchera évidemment à faire plus de profits en supprimant des postes, en licenciant et en aggravant encore les conditions de travail. La grève montrait que les travailleurs ne sont pas prêts à se laisser faire face aux attaques à venir.
Vendredi 18 et lundi 21 octobre, la grève pour les uns, les débrayages pour les autres, se sont poursuivis, mais avec moins de participants. Les annonces du gouvernement, sur son entrée à 2 % au capital d’Opella ne rassuraient personne, et encore moins sur les pénalités que Sanofi payerait si des emplois étaient supprimés d’ici cinq ans. Elles sont ridicules pour un trust aussi richissime !
Le travail a repris très doucement mardi 22 octobre, les ouvriers satisfaits d’avoir marqué le coup en prévision de l’avenir.