RATP-Paris : les précaires en renfort13/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2924-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP-Paris : les précaires en renfort

Chaque jour pendant la période des Jeux Olympiques, par rapport à l’été dernier, 500 000 voyageurs supplémentaires ont emprunté les transports franciliens. Et pourtant au lieu de la pénurie habituelle il y a eu des trains en nombre suffisant.

La preuve est faite que, quand elle veut, la RATP sait mettre les moyens nécessaires. Mais cela se traduit aussi par un durcissement des conditions de travail et le recours aux travailleurs précaires.

Pour qu’on soit prêt pour les JO, les sessions de formation au métro ont tourné pendant des mois à plein régime jusqu’à tard dans la nuit. En outre, les congés ont été limités en juillet-août à quinze jours par agent. Sur l’ensemble du réseau, 250 conducteurs de plus ont été présents pour conduire les trains. Alors que d’habitude, des trains restent immobilisés faute de personnel suffisant pour assurer tous les services, là c’est l’inverse. Un après-midi, sur un terminus de la ligne 9, on a compté jusqu’à seize conducteurs en plus de l’effectif nécessaire ! Des agents se sont demandé pourquoi la direction avait empêché autant de monde de partir en vacances… Mais cette réserve de conducteurs ne reste pas inemployée. La RATP ajoute des trains supplémentaires qui engorgent les lignes inutilement mais lui permettent de dépasser les objectifs fixés par Île-de-France Mobilité, et encaisser ainsi un bonus.

Pour la gestion des colis suspects aussi, des moyens supplémentaires ont été mis en œuvre. Il y en a eu deux fois plus qu’en temps normal, mais le trafic était pourtant moins perturbé que d’habitude, du fait que seize brigades canines supplémentaires ont été affectées en renfort.

Cinq mille « helpers » en gilet violet ont été également mobilisés pour renseigner et canaliser les voyageurs. Les agents de stations sortent épuisés de ces opérations qu’ils sont obligés d’effectuer sous peine de ne pas toucher les 600 euros de prime JO. Des prestataires de sociétés extérieures leur ont été adjoints, qui n’ont droit ni à la prime ni même aux bouteilles d’eau réservées aux voyageurs et agents RATP. Il faut cumuler plusieurs contrats pour avoir un salaire correct, ce qui amène certains à faire des doubles journées ou bien à travailler sept jours d’affilée. L’inspection du travail a été saisie mais le P-DG de la RATP, Castex, reste droit dans ses bottes. Il prétend que depuis la loi travail promulguée sous Hollande, c’est légal pour les événements exceptionnels.

En tout cas même pendant les JO, pour ce qui est de l’exploitation, les patrons restent les champions !

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