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Leur société
La nature a bon dos
Routes coupées, voitures submergées, maisons et commerces inondés, habitants dans l’eau jusqu’aux genoux ou réfugiés sur leur toit : la troisième semaine d’octobre, les sinistrés ont été nombreux dans six départements du Centre et du Sud-Est dont la Loire, le Rhône, l’Ardèche.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, venue en Ardèche, a parlé d’une situation inédite, « du jamais vu de mémoire d’homme », liée au dérèglement climatique contre lequel il faudrait réagir. Mais avec quels moyens ?
En dehors des causes naturelles de ces catastrophes, il en est bien d’autres qui tiennent à l’organisation sociale, au développement anarchique de certains habitats, au sol bétonné pour installer des zones commerciales et leurs parkings, aux canalisations trop petites pour absorber des précipitations violentes, aux extensions de terres agricoles dédiées aux cultures industrielles, au mauvais entretien des cours d’eau : même si les règlements se sont multipliés, capitalistes de l’agriculture, promoteurs immobiliers et constructeurs d’autoroutes savent s’en arranger. Or les profiteurs ne sont pas les payeurs. Le poids des réparations retombe sur les communes et les collectivités locales aux budgets de plus en plus serrés.
Un député socialiste de l’Ardèche, invité à France Info, a entendu une dizaine de maires lui dire que « cinq ou dix ans de budget d’investissement dans leur commune ne suffiraient pas à réparer les dégâts ». Or c’est justement aux collectivités que le gouvernement veut réclamer un effort qui pourrait atteindre cinq milliards d’euros sur l’ensemble du pays.
D’autres députés ont demandé à voir leurs départements déchargés de cette contribution, comme le Gard et la Lozère.
L’association Greenpeace de Lyon appelle, elle, à « une contribution des entreprises pétro-gazières » dont l’activité entraîne les changements climatiques. On peut être sûr qu’en l’absence de contrainte, elles refuseront de payer. Mais la proposition a au moins le mérite de désigner les vrais responsables en France et dans le monde, où les dégâts climatiques du capitalisme sont encore plus ravageurs.