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- Lutte ouvrière n°2912
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Leur société
Medef : le patronat dicte ses volontés
Le Medef est très légèrement inquiet : selon son président, Patrick Martin, il pourrait y avoir un petit flottement dans l’entente sans nuage entre le patronat et l’État. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré à la presse, en précisant qu’il venait d’envoyer une lettre au chef du gouvernement, Gabriel Attal.
Le gouvernement, son Premier ministre et l’État en général sont aux petits soins pour le grand patronat, représenté par le Medef. Ils s’empressent de répondre aux desiderata patronaux. Mais ce maître est exigeant : s’il déclare certes que les grands enjeux, qui se traduisent par de grands bénéfices, sont traités en bonne intelligence entre l’État et les entreprises, pour lui « il faut que ça le soit plus ».
Pour être sûr et certain que ses serviteurs du gouvernement suivent la ligne patronale, Martin a écrit la feuille de route d’Attal et la lui a envoyée. Si les détails de cette lettre ne sont pas publics, on en connaît l’esprit : les entreprises adhérentes au Medef « sont demandeuses et seront en appui » de nouvelles réformes.
On sait que les grands patrons et le gouvernement appellent « réformes » des attaques brutales contre les droits et le niveau de vie du monde du travail. Hier, l’âge pour partir en retraite était reculé, aujourd’hui, les conditions d’indemnisation des chômeurs sont prévues à la baisse. Après cette lettre, nul doute que tout flottement entre le donneur d’ordres patronal et l’exécuteur gouvernemental disparaîtra.