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Élections législatives
Macronie : en voie de dissolution
Au lendemain du premier tour des législatives anticipées, la panique a gagné les rangs du camp présidentiel. Celui-ci arrive en troisième position derrière le RN et la gauche, encore largement en baisse par rapport aux législatives de 2022, à l’issue desquelles le parti de Macron avait perdu la majorité au Parlement.
Bien sûr, le bilan de l’opération politique décidée par Macron en dissolvant l’Assemblée a pu profondément miner la confiance dans le président – pour autant qu’elle ait été réelle. Alors que faire maintenant, se demande tout ce beau monde. « Il ne faut pas se tromper. C’est l’extrême droite qui est en passe d’accéder aux plus hautes fonctions, personne d’autre », aurait déclaré le chef de l’État lors d’une réunion avec les membres de son gouvernement. Et d’ajouter : « Pas une voix ne doit aller à l’extrême droite. Il faut se souvenir qu’en 2017 et 2022, en face, à gauche, tout le monde a porté ce message. Sans cela votre serviteur et vous ne seriez pas là. » Ce discours très terre à terre est très loin des déclarations de principe sur la défense du modèle républicain, mais très clair sur la nécessité pour les macronistes d’adopter la bonne attitude pour récupérer le soutien électoral de la gauche. Il tranche aussi avec d’autres déclarations de Macron qui avaient visé les « extrêmes », mettant dans le même sac RN et LFI, pour tenter de rallier les électeurs bien plus hostiles à la gauche qu’à l’extrême droite.
Dans le tout petit univers de la Macronie, il paraît que l’émotion était perceptible chez des ministres qui ont dû se résigner à se désister. Il n’y a certes pas à s’inquiéter pour leur avenir. Ils retrouveront bien une petite place quelque part, et ce, quelle que soit la couleur du gouvernement. Reste que la perspective de perdre son poste de député ou de ministre, amène des déclarations et des consignes pour le moins désordonnées de la part des Attal, Darmanin et autres partisans – pour l’instant – de Macron.
« L’enjeu est (…) clair : veut-on confier les pleins pouvoirs et le destin du pays au RN ? Nous répondons que non. Est-ce que pour autant nous voulons faire alliance avec le NFP ? Non. », a martelé le Premier ministre Attal s’adressant aux candidats Renaissance. Du côté du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, la tendance est au « Ni, Ni ». « Je combats le RN mais je ne vote pas pour La France insoumise », a-t-il expliqué sur France Inter, visiblement horrifié à l’idée de devoir afficher une proximité avec le parti de Mélenchon, qu’il considère comme violent, radical et même antisémite ! Ah qu’il est difficile, après avoir manié la démagogie, et dit n’importe quoi pendant des mois, de devoir reconnaître que c’était du vent !
Tout cela pourrait être totalement risible si les dirigeants du Nouveau Front populaire n’appelaient pas de leur côté comme un seul homme – comme n’a pas manqué de le rappeler Macron – à voter pour ces politiciens haïs lorsqu’ils sont face à un candidat du RN.