Nos lecteurs écrivent : Se faire exploiter… de manière solidaire23/10/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/10/P7_Courrier_lecteurs_COULEUR_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent : Se faire exploiter… de manière solidaire

Illustration - Se faire exploiter… de manière solidaire

Je travaille dans une entreprise dite solidaire dans le Pas-de- Calais. Elle emploie 280 personnes qui seraient « éloignées de l’emploi » et à qui elle proposerait un « parcours d’insertion » en développant leur « employabilité ». Quel baratin !

L’entreprise commercialise des palettes, avec la possibilité pour les industriels qui les commandent d’être livrés dans des délais très courts. C’est donc une production à flux tendu. Mais ce que la direction garantit à ses clients, ce sont nous, les travailleurs, qui l’assumons, avec des horaires flexibles, comme le fait d’arriver une heure plus tôt, pour produire plus. Selon la direction, les palettes seraient robustes mais elle achète du bois de mauvaise qualité. Les machines sont vieillissantes et souvent en panne, à l’image de certains chariots dont les freins ne fonctionnent plus depuis longtemps. Ce sont donc nos corps qui trinquent : il faut porter du lourd, se baisser souvent. Elle n’hésite pas à utiliser le chantage au licenciement ou à faire miroiter des embauches en CDI à la fin des CDD qui, le plus souvent, n’arrivent jamais.

Pour les patrons, l’affaire est rentable. Les salaires sont quasiment intégralement subventionnés par l’État. Ils touchent de multiples aides publiques, au nom par exemple de la formation, sans compter les diverses exonérations fiscales.

Derrière le verni prétendument « social et solidaire », les patrons utilisent les mêmes méthodes que partout ailleurs : ils vivent de l’exploitation des travailleurs tout en bénéficiant de l’argent public. Que ce soit un capitalisme « solidaire » ou non, il est urgent de renverser ce système.

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