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Leur société
L’argent des locataires part en fumée
La mi-octobre est en principe la période où les chauffages sont déclenchés dans les immeubles à chauffage collectif. Alors que les méthodes d’isolation et de chauffage ont connu des progrès importants, de nombreuses familles continuent pourtant de grelotter dans leur logement, que le chauffage soit mis ou pas, et bien des enfants doivent mettre des pulls pour parvenir à dormir la nuit.
Alors que les charges augmentent année après année, le chauffage est géré au minimum prévu. Une loi oblige à chauffer en moyenne à 18°C, et au plus à 19°C. Des affichettes éditées par un grand groupe de logements indiquent que le chauffage sera à 19°C en moyenne la journée, et 17°C la nuit. Dans les logements les moins bien isolés cela peut donner des températures beaucoup plus basses. Le déclenchement du chauffage collectif est même parfois repoussé le plus possible, jusqu’à arriver à quasiment fin octobre.
D’autre part, dans certains quartiers où les bâtiments sont de vraies passoires thermiques, ceux qui ont du chauffage individuel électrique doivent payer des factures à trois ou quatre chiffres.
Le prix des logements représente déjà un gouffre pour les familles populaires, et bien souvent celui du chauffage aussi. Mais ce gouffre est au contraire une source de revenus importante pour les fournisseurs d’énergie et même pour certains bailleurs. Ainsi, le groupe CDC Habitat, une institution financière publique qui regroupe aussi Adoma, Sainte-Barbe ou encore Grand Paris Habitat, et Action Logement qui inclut aussi 3F, ont totalisé à eux deux un milliard d’euros de bénéfice net l’an dernier.
La seule vraie raison du froid régnant dans bien des immeubles HLM, c’est que l’argent des travailleurs y est pompé sans contrepartie.