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Leur société
Jeux Olympiques : un apolitisme hypocrite
Manizha Talash, une athlète afghane de break-dance a été disqualifiée pour avoir affiché sur sa cape « Libérez les femmes afghanes ! »
En effet, selon la charte des JO, exprimer des opinions politiques y est interdit. Étaler des publicités sur tous les supports est bien vu, mais dénoncer l’oppression des femmes, réduites depuis le retour des talibans en Afghanistan à vivre enfermées en quasi-esclaves, fait donc scandale dans ce spectacle où toutes les inégalités sont censées être gommées.
En 1968, lors des Jeux de Mexico, deux athlètes afro-américains, Tommie Smith et John Carlos, respectivement médaillés d’or et de bronze à l’issue du 200 mètres, avaient levé le poing pendant la cérémonie tandis que retentissait l’hymne américain. Par ce geste, reprenant celui des Black Panthers, ils entendaient dénoncer toutes les attaques racistes dont les Noirs ont été et sont toujours victimes, aux États-Unis et plus largement dans le monde, allant du rejet social jusqu’au meurtre du fait de leur couleur de peau. Ils furent exclus à vie de toute participation à des JO, mais 56 ans après, leur acte qui bravait les conventions sociales des Blancs reste dans les mémoires de tous ceux qui luttent contre les discriminations. Celui de Manizha Talash y restera aussi.