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Leur société
HLM : l’écran de fumée des attributions
Michel Barnier a proposé de reprendre le projet de donner plus de pouvoirs aux maires dans les commissions d’attribution des logements HLM. Ils les présideraient désormais à la place du représentant du bailleur.
Ce tour de passe-passe est présenté comme une solution au mal logement. Barnier prétend ainsi mettre les maires devant leurs responsabilités afin de les inciter à construire plus de logements sociaux. À l’inverse, les responsables des organismes HLM et les associations de locataires craignent la généralisation d’un fonctionnement clientéliste. Face à la pénurie de logements, le mode d’attribution, quel qu’il soit, est foncièrement injuste.
Actuellement, la file d’attente pour obtenir un logement social bat tous les records, avec 2,7 millions de demandes en octobre 2024. La construction de logements sociaux est en chute libre. Seuls 66 000 logements neufs seront construits cette année contre 82 000 en 2023. Alors qu’en 2021 un ministre expliquait qu’il faudrait en construire 250 000 par an… Face à la demande importante, face aux rénovations et aux destructions de logements HLM, l’offre est dérisoire et crée artificiellement une concurrence entre les mal- logés. Nombre de familles qui vivent aujourd’hui dans des logements insalubres attendent pendant des années la possibilité d’accéder à un logement bon marché en HLM. Et leurs situations sont toutes plus dramatiques les unes que les autres.
Les gouvernements successifs ont accusé les maires d’être responsables de cette pénurie de logements sociaux. Il est certain que nombre de maires de communes riches préfèrent payer des amendes ridicules plutôt que d’en construire. Mais la responsabilité de l’État est la plus lourde : ce dernier ne cesse de tarir les aides à la construction attribuées aux HLM. Ainsi, depuis 2017, le gouvernement Macron ne compense plus auprès des organismes HLM les aides de solidarité au logement. Le manque à gagner s’élève à 1,3 milliard d’euros auxquels s’ajoute la hausse de la TVA sur la construction de logements.
Alors tout le bavardage du gouvernement ne sert qu’à masquer l’incurie de l’État qui, dans ce domaine comme dans d’autres, se moque bien des difficultés des travailleurs.