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- Lutte ouvrière n°2918
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Dans les entreprises
Forvia – Méru : emplois détruits pour 7 % de profits
En février dernier, le groupe Forvia (25 milliards de chiffre d’affaires, 113 000 salariés, 7e équipementier automobile mondial) annonçait son intention de supprimer 10 000 emplois sur 75 000 en Europe.
Dans cette période d’incertitude du marché automobile, l’objectif est de porter la rentabilité de 2,5 % à 7 % afin de maintenir les profits des actionnaires, les familles Agnelli (Fiat) et Peugeot en tête. Cela aux dépens des salariés.
Dans une des usines du groupe à Bains-sur-Oust, qui alimente en tableaux de bord l’usine Stellantis de Rennes, alors qu’en janvier le DG avait garanti le « maintien du site », en juin il a annoncé 94 suppressions de postes sur 240. Le site de Hagenbach en Allemagne vient d’être vidé de 170 de ses 200 salariés. Celui d’Allenjoie, dans le Doubs, qui a reçu 7,2 millions de subventions régionales en 2019 et 2020, va fermer. Sur tous les sites, les intérimaires sont directement visés.
Le « Créa » de Méru, dans l’Oise, principal centre de recherches de la branche « Forvia Intérieur », avec ses 600 salariés, est à son tour menacé. Jeudi 28 juin, au cours d’une séance de CSE extraordinaire, la direction de la branche a annoncé qu’il faudrait « un important nombre de départs » d’ici 2028. La direction centrale veut en effet réduire de 30 à 50 % ses frais de recherche, en misant notamment sur le recours à l’intelligence artificielle. De plus, il paraîtrait que le Créa de Méru coûterait trop cher, à 90 euros de l’heure, alors que les sites d’Inde et de Chine ne coûteraient que 40 à 50 euros. Outre que ces chiffres sont contestables, ils prouveraient seulement que les collègues asiatiques sont très mal payés !
Dans l’usine de production accolée, il n’y a pas de licenciements prévus, mais l’effectif total devra passer de 329 à 257 salariés par des départs dits « naturels » et une réduction de moitié du nombre d’intérimaires. Bien sûr Forvia prévoit d’augmenter la charge de travail.
Il est question de diminuer de 20 % le temps prévu pour le changement des outillages ou encore de passer d’un ouvrier pour trois presses d’injection à un ouvrier pour quatre machines
Pour assurer les profits des Agnelli, Peugeot et consorts, il faudrait donc accepter que les uns soient jetés à la rue et les autres surexploités. C’est inacceptable. Et les salariés du Créa de Méru l’ont bien compris, qui ont tenu, dans un premier geste, à afficher un badge de solidarité avec leurs collègues de Bains-sur- Oust.