Beauvaisis : patrons à l’attaque, État au diapason23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Beauvaisis : patrons à l’attaque, État au diapason

Prétextant des difficultés, alors qu’elles font toutes des profits, les grandes entreprises de la région de Beauvais, dans l’Oise, usent et abusent des aides de l’État dans le cadre du chômage technique.

EJ, leader mondial des plaques d’égout, installé près de Beauvais, a ainsi mis 700 de ses salariés en chômage quatre jours en mai, et il remet cela en novembre. L’usine Agco-Gima de Beauvais est l’usine phare en Europe pour les tracteurs Massey. Après s’être fait offrir un pont routier à 13 millions d’euros par les pouvoirs publics, inauguré l’an dernier, elle est en train de supprimer 150 emplois tout en mettant au chômage partiel 1 500 travailleurs pendant deux semaines à la Toussaint.

Dans la région, on pourrait multiplier les exemples dénoncés par la CGT et relevés dans la presse locale. Chez Spontex à Beauvais, c’est six semaines de chômage partiel. À la fabrique de tuiles Edilians de Saint-Germer de Fly appartenant à un fonds de pension américain, les unités de production chôment les unes après les autres alors que les dividendes augmentent. La verrerie Saverglass à Feuquières, usine de 1 300 salariés fabriquant des flacons de luxe, a été rachetée il y a un an par un fonds d’investissement qui a aussitôt eu recours au chômage technique, prétextant de « mauvaises affaires ».

Au chômage technique, les travailleurs perdent plus d’un quart de leur paye puisque l’employeur ne verse que 72 % du salaire net. Les entreprises s’en sortent d’autant mieux que plus de la moitié de cette somme leur est remboursée par l’État, et que rien ne les empêche de rattraper la production à coups d’heures supplémentaires et de travail le samedi.

L’État, lui, est au diapason du patronat. Dans les services publics, ça craque de partout : ce sont, dans toutes les administrations, des pressions insupportables sur le personnel, la dégradation régulière des services. À l’hôpital de Beauvais, c’est aucune embauche, un manque criant de personnel, des heures supplémentaires à foison. Au Conseil départemental : ce sont des heures supplémentaires non payées, la perte de RTT, la diminution des remboursements de frais, une augmentation importante des contractuels. À La Poste, les réorganisations à répétition font qu’on croule sous le travail. La direction sanctionne lourdement à chaque écart. À la SNCF, localement comme partout ailleurs, les conditions de travail se dégradent, les pannes et accidents se multiplient, sans oublier que la SNCF est en train de vendre à la découpe ses lignes du secteur.

L’argent des impôts doit servir à la santé, aux écoles, aux services publics, au lieu de s’amasser dans les coffres des grandes fortunes.

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