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- Lutte ouvrière n°2934
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Dans les entreprises
Airbus : non aux suppressions d’emplois !
La direction d’Airbus a l’intention de supprimer 2 500 emplois en Europe d’ici mi-2026, dans sa division Defence & Space qui compte 35 000 travailleurs, dont ceux des sites de Toulouse et Élancourt en France.
Prétextant des difficultés face à la concurrence, notamment celle de Space X, le patron des activités spatiales Alain Fauré avait prévenu qu’il travaillait sur « un plan agressif », pour faire plusieurs centaines de millions d’économies. Car d’après lui, les mauvais résultats de la branche produisant les satellites plomberaient les performances financières d’Airbus.
La direction pleure la bouche pleine : le bénéfice du groupe, du premier semestre 2024, aurait été divisé par deux, mais Airbus a tout de même fait un bénéfice de 825 millions d’euros rien qu’en six mois. Ils s’ajoutent aux quatre milliards d’euros de bénéfice de 2023 et aux milliards des années passées.
Bien des travailleurs se disent que derrière son discours alarmiste, un des objectifs de la direction est de dégager plus d’argent pour les actionnaires en taillant dans les effectifs. C’est d’autant plus choquant que dans tous les secteurs d’activité du groupe Airbus, le spatial compris, les carnets de commandes sont pleins à craquer. Les travailleurs le constatent tous les jours et aujourd’hui, en semant l’inquiétude, la direction espère leur faire accepter de produire en étant encore moins nombreux. Il y a du travail par-dessus la tête et il faudrait être encore moins nombreux pour le faire ? Au contraire, pour maintenir les emplois il faudrait répartir le travail entre tous, ce que les bénéfices présents et passés ont de quoi financer, sans diminuer les salaires.
L’annonce a semé une certaine inquiétude parmi les travailleurs, d’autant que la direction ne dévoilera son plan que le 4 décembre. Elle ne parle pas encore de licenciements mais de suppressions de postes, mais de toute façon les 2 500 dont elle parle seraient autant de postes en moins pour des demandeurs d’emploi. Quoi qu’elle en dise, ce serait des emplois en moins et donc des chômeurs en plus. Et qui peut croire qu’il n’y aurait pas d’effet domino pour les travailleurs d’autres secteurs, embauchés ou sous-traitants et prestataires ?
La loi de la concurrence évoquée par la direction pour justifier la suppression de ces 2 500 emplois est celle utilisée par tous les patrons qui licencient, à Airbus, chez Thales, dans l’automobile, l’industrie pharmaceutique, etc. Cette loi est celle du patronat et ne vise qu’à préserver les profits et augmenter les fortunes des actionnaires. Les travailleurs n’ont pas à s’y résigner et doivent, en défendant leurs conditions d’existence, imposer que leurs intérêts passent d’abord.