Der des der06/03/19611961Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

Der des der

Une obsession hante notre monde, l'approche de la guerre. Obsession réveillée à chaque crise, accentuée par chaque nouvelle arme de destruction. La puissance de l'armement offre à notre avenir la forme d'un cataclysme.

Devant ce possible déchaînement et leur radicale impuissance, certains prétendent trouver dans cette horreur même, des raisons d'espérer. Les armes absolues naissent, d'imparables fusées dont les ogives peuvent détruire l'humanité. Il s'établit ainsi un équilibre sur la terreur. Les principaux adversaires possédant les moyens de tout détruire et aucun n'étant assez fou pour se suicider, ils en sont réduits à vivre en paix et à résoudre pacifiquement les problèmes difficiles d'une vie commune devenue obligatoire.

Ces théories ne peuvent revendiquer la moindre originalité. Toute technique militaire nouvellement introduite a d'abord semblé imparable, depuis l'intervention de la sagaie et de l'arbalète jusqu'à plus récemment les tanks et les V2. Admettre qu'une fusée ne puisse être détruite par des contre-fusées par exemple revient à limiter les progrès possibles de la science.

Mais bien plus que la possibilité d'une certaine guerre, l'impossibilité de la coexistence pacifique la rend inévitable. Car la coexistence de deux systèmes sociaux rivaux suppose le maintien d'un certain statu quo - les impérialistes n'accepteront pas de s'affaiblir dans des crises et des guerres coloniales importantes tandis que l'URSS progresserait calmement. Le sachant, celle-ci essaie d'acheter la paix en trahissant la lutte des peuples coloniaux. C'est là le fondement essentiel de sa politique dite de coexistence pacifique.

Mais la lutte de classe, la révolte des pays coloniaux, les crise du capitalisme ne dépendent qu'en faible partie du bon vouloir de l'URSS.

Par son existence même celle-ci est un défi et en partie un exemple. Si dégénéré que soit l'État ouvriers, il apporte la preuve à tous les exploités du globe, de la possibilité de se débarrasser de l'impérialisme et de reconstruire un monde socialiste. Preuve d'autant plus tangible que l'impérialisme subit une crise. Cette solution et cet espoir le capitalisme ne saurait les tolérer.

On peut évidemment concevoir une bourgeoisie suffisamment démoralisée pour céder le pouvoir pacifiquement et un Guatemala capitaliste ne pourrait résister à un monde socialiste. Mais, actuellement, le rapport de forces est loin d'être défavorable à l'impérialisme, et seule l'entrée des masses en actions peut décider de la lutte.

Aussi la première crise importante du capitalisme entraînera la guerre. Car jamais une classe n'a abdiqué tant qu'il lui restait une chance de se tirer d'affaire. Cette possibilité dût-elle risquer d'entraîner la fin du monde.

Par-delà les paroles stériles de l'ONU ou des conférence sur le désarmement, la prochaine guerre s'approche. Car les contradictions dans lesquelles se débat notre monde ne sont pas dues à un malentendu que des discussions pourraient éclaircir. Elles sont réelles, insolubles et ne disparaîtront qu'avec le capitalisme.

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